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En général, il s’adosse sur des arbres situés au bord de la route, ce qui lui permet de ne pas passer inaperçu. Au marché de Bonamoussadi ou il a pris ses quartiers, il est connu de tous. Il est en général calme, n’adresse la parole à personne et se contente par intermittence de distiller quelques grimaces et tics. Mais, à la vue des filles il ne reste pas insensible. On peut donc le voir se masturber régulièrement au passage de celles-ci. Ces dernières, bien qu’exprimant une certaine gène, n’ignorent pas du tout son manège. A la nuit tombée, Freddy se métamorphose. Habillé proprement, il apparaît courtois et discutent avec des amis. "Mademoiselle Fifi" a ses habitudes à la cité des palmiers .On doit la vouvoyer automatiquement. Elle met un point d’honneur à se faire belle, fardée et maniérée. Les témoignages indiquent pourtant qu’elle arbore les mêmes vêtements chaque jour. Pour se nourrir, elle en s’en remet à la magnanimité de quelques connaissances. Rien d’anormal à priori et d’aucuns avouent que, n’eût été son handicap, elle ferait fureur. Même si la démence dont-elle fait preuve par intermittence, ne refrène pas toujours les ardeurs de quelques-uns, selon la légende. Fifi reste uniquement à côté des bars. Ne lui rappelez surtout pas qu’elle est folle ! Quand elle se déchaîne, elle commence par se dévêtir et tout le monde se tient à carreau pour ne pas faire les frais des "prophéties" de celle qui est apparemment une quadragénaire. Elle voue aux gémonies ceux qui la provoquent, leur promettant les pires maladies et malheurs. A Mobil Bonakouamouang, plus précisément au carrefour, il y a un malade mental qui a fini par ses substituer à la police pour diriger la circulation. Lorsque la discothèque située non loin de là balance quelques airs qui le séduisent, il se donne en spectacle, le sourire en coin, faisant admirer ses talents de danseur, et ceux moins affirmé de chanteur. Vêtu de haillons qui laissent entrevoir ses parties intimes, les cheveux raidis par la crasse, les pieds nus, des habitués du coin laissent entendre que sa couche est non loin du carrefour à la belle étoile. D’un coin à l’autre de la ville de Douala on peut donc croiser au détour d’un carrefour, dans les marchés, devant les édifices publics, le long des rues, des malades mentaux en tenue d’Adam et Eve. On en a dénombré une vingtaine lors de notre enquête notamment à Bonakouamouang, à l’école publique Deido, à Bonanjo en face de la Bicec, à la salle des fêtes d’Akwa, à l’hôpital Laquintinie, au port, à ancien Dalip, à Bépanda… Ils ont fini par faire partie du décor au point où les populations se préoccupent désormais très peu de leur présence et les ignorent à la limite. Il arrive quelquefois que certains s’extasient sur le gâchis que constituent ces "bijoux" en divagation. Pour la plupart, ils sont aigris, méchants et provocateurs, soutient-on du côté de Bépanda-Tonnerre. Ils dorment à la belle étoile tous les soirs et leurs gîtes ne sont pas toujours faciles à repérer. "Je grille les prunes avec le mais depuis 6 mois et je vois défiler les fous ici chaque fois en journée. Parfois, ils mangent les prunes gâtées qu’on jette. A une certaine heure ils disparaissent et on ne les revoie que le lendemain", témoigne une jeune commerçante au carrefour Rhône Poulenc à Maképè. Les voir circuler ne représente pas un réel danger, mais ce sont leurs réactions imprévisibles qui laissent les âmes sensibles apeurées. "Un jour je rentrais du marché et derrière moi il y avait un fou qui ne cessait de me suivre. Je n’y avais pas prêté attention jusqu’au moment ou je suis montée dans le taxi, et il s’est mis à courir en suivant la voiture en me pointant du doigt. Il disait qu’il m’aime et veut me faire les enfants à l’instant. J’ai pleuré ce jour tant j’ai eu peur", témoigne Jeanne pour qui tous ces malades mentaux sont des pervers qu’on doit enfermer non pas en psychiatrie mais en prison. | |
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Source: Quotidien Mutations | |
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