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Le Molare “C’est Dieu qui me vengera” Une interview détonnante et profonde du Molaré, qui s'exprime après la mort de son ami Douk Saga. Souvent accusé par la foule d'être l'un des responsables de sa mort, l'artiste explique que tout allait pour le mieux entre Douk Saga et lui... Par Athanase Konan & Jean David, prestige mag le 01/11/2006 |
Plusieurs sentiments se mêlent à la fois. Il y a la douleur, la révolte. Puisque, lorsqu'on commence un mouvement, il faut qu'on le termine. Les gens nous ont insultés dès le début de cette aventure. Malheureusement, avec la mort de Douk Saga, nous ne pouvons plus faire ce que nous avons commencé. Ce n'est pas n'importe qui que nous avons perdu. Il était pour nous, plus qu'un frère.
Quelle a été ta première réaction lorsque tu as appris la nouvelle ?
Je venais tout juste de rentrer à la maison, lorsque ma femme m'a donné cette information qui m'a beaucoup affecté. J'avais un numéro sur lequel il pouvait me joindre, et lorsque je suis injoignable, c'est ma femme qui prend mes commissions.
L'amitié entre Douk Saga et toi date de quand ?
Nous nous sommes rencontrés par l'intermédiaire de Chacoulet, son cousin. Je travaillais avec Chacoulet. Et comme ils étaient toujours ensemble, on était obligé d'être avec lui aussi. Nous nous sommes connu 6 ans avant d'entamer l'aventure que tout le monde connaît.
A un certain moment, on a senti le clash entre vous deux ?
C'est ce que la presse a dit. Il n'y avait pas de rancune entre nous. Dans un groupe, ce qui prime, c'est la solidarité. Il fallait que nous soyons tous ensemble pour que le groupe soit soudé. Ce qui faisait qu'on se disputait, c'étaient des choses du genre "depuis que tu es arrivé à Paris pourquoi ne m'as-tu pas appelé." les gens disent des contrevérités.
Le corps de Douk Saga arrivant à Abidjan
J'ai fini mon album depuis plus de deux ans maintenant. Et comme Stéphane était malade, nous avons décidé de ne pas le sortir. Imaginez-vous, votre album sort et vous vous servez de la maladie de votre ami pour vendre. J'aurais pu faire comme certaines personnes. Et venir à Abidjan pour faire des photos avec lui, ou montrer à la presse que j'ai fait des transferts d'argent à Douk Saga, et autres.
Tu confirmes l'avoir assisté dans sa maladie sans pour autant faire de publicité ?
Nous étions présents. Même dans sa tombe, il sait que je l'ai assisté. Lorsque de son vivant, il partait chez ma mère pour qu'elle lui fasse à manger et qu'il lui remettait par la suite de l'argent, il ne partait pas dans la presse pour le dire. Alors pourquoi j'en ferai moi de mon côté. De toutes les façons, en ne disant rien, les gens nous ont attaqué. Si nous avions dans le cas parler, imaginez-vous un peu.
Certaines personnes vous accusent d'avoir empoissonné Douk Saga ?
Je pense qu'il faut retenir deux versions. La première, c'est la version qu'a colportée les journaux pour pouvoir vendre. Il y a des gens qui étaient en dessous pour dire qu'ils faisaient ceci ou cela. Mais moi, je pense que les jeunes qui étaient là-bas se sont emportés parce qu'ils n'ont pas reçus de vraies informations. Je suis moi-même entré dans la cour d'IVOSEP avec des fans qui criaient. Il y a aussi eu ces personnes qui m'en voulaient effectivement.
Je vous dis que je suis étonné. Car je suis resté là sans rien faire. Dieu m'a donné le courage de pouvoir encaisser toutes ces choses. On ne m'accuse pas en tant que tel. C'est la passion qui anime ces personnes. Si c'était ma personne qui était à la place de Saga, je pense que les gens auraient réagi pareillement. Nous sommes dans un pays où les gens n'achètent pas les journaux. Mais se contente de lire la une. C'est ce qui entraîne ce genre de situation.
Tu n'accuses que la presse.
Moi je ne dis pas seulement que c'est la presse. L'erreur qu'elle commet, c'est de ne pas aller à la source des informations, pour vérifier.
Selon toi, quels sont ceux qui t'envient ?
Moi, je ne suis pas là pour donner des noms. Seul Dieu fera ma palabre. Lorsque nous créions ce mouvement, nous ne savions pas que nous allons perdre l'un des nôtres de la sorte.
Quelles sont aujourd'hui tes relations avec Jean-Jacques Kouamé ?
Nous avons de très bons rapports. Car c'est le frère d'un ami. Il est aujourd'hui comme un frère. C'est lui qui a accueilli Stéphane chez lui lorsqu'il était malade. On ne peut pas avoir de mauvais rapport. Vous me parlerez sûrement de cette histoire de successions de Saga. Je peux seulement vous dire que c'est la passion. La Jet Set n'a plus de président. Après Douk Saga, c'est peut-être son fils de deux ans qui sera notre président.
N'as-tu pas peur que le mouvement prenne un coup?
Nous avons pris un coup. Nous traversons une crise difficile dans notre jeune carrière. Puisqu'il y a certaines personnes qui ont battis leur carrière sur 25 ans. Ce ne sont pas seulement des gens d'ici qui nous en veulent. Nous avons fait des émissions sur des chaînes européennes sans passer par le canal habituel. Ce qui a fait beaucoup de jaloux et d'envieux dans le monde. Le mouvement prend un coup mais par la grâce de Dieu, et à travers les bénédictions de nos parents, tout ira pour le mieux.
Le président laisse derrière lui une femme et un enfant. On se demande si la Jet Set viendra à leur secours ?
Nous savons qu'il a une femme et un enfant. Et nous avons l'obligation d'assister cette petite famille-là. Vous savez qu'en Europe, il y a ce qu'on appelle des aides. Sa mère sait qu'elle pourra compter sur nous, chaque fois que le besoin se fera sentir. Si quelqu'un d'entre nous se lève aujourd'hui pour dire qu'il va s'occuper de l'enfant jusqu'à ce qu'il meurt, je dirai immédiatement que c'est archi faux. Les ivoiriens n'aiment pas entendre la vérité.
De quoi as-tu peur ?
J'ai peur de ce que va être la suite. Cela déchaîne déjà des passions. En disant et en promettant monts et merveilles, nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Nul n'est maître de son destin. Peut-être que je ne serai plus là avant que l'enfant ne grandisse.
Pourquoi ne faites-vous pas un compte bloqué pour le petit?
Nous allons lui porter assistance et aide. Nous prévoyons tout cela, lors des cotisations. Vous savez que c'est un deuil national ? Nous verrons tout ça au moment opportun. La mère et son enfant seront aidés, mais nous n'avons pas parlé de la femme avec qui il s'est marié.
Toi qui as vécu la plupart du temps avec lui, quel est le plus beau souvenir que tu gardes de lui ?
Avec Douk Saga, on ne peut qu’ avoir de bon souvenir. Des souvenirs, il y en a eu beaucoup. Nous organisions souvent des convois pour aller faire des shows…
Il y en a quand même de mauvais ?
A l'heure actuelle, le plus mauvais souvenir était de dire dans toute la presse que ça allait chez lui alors qu'il y a eu une photo de lui qui a fait le tour du monde et qui l'a sérieusement affecté. Il y a aussi le fait que nous avions un concert au Bénin et Douk Saga ne pouvait même pas tenir sur pied.
Où sera-t-il enterré ?
Nous nous en tenons à la décision des parents. Il sera enterré à Abidjan le 27 octobre prochain.
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