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A la rencontre de Claire Ekobika
Bonaberi.com va cette semaine à la rencontre de Claire Ekobika, que les auditeurs de Radio Nostalgie auront reconnue, du temps où elle s'évertuait à sensibiliser la population sur le Sida.
Par Raoul Biniga le 18/03/2006
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Les auditeurs de Radio Nostalgie l’auront reconnue, Claire Ekobika, qui n’a eu de cesse de les sensibiliser sur la (pas si) sainte « maladie à quatre lettres » comme on appelle le SIDA au Cameroun. Mais si elle est plus connue en tant qu’animatrice radio pour l’ACMS, elle prépare également une maîtrise en Communication d’Entreprise parallèlement à un BTS en marketing. Indépendante, dynamique et engagée, cette jeune maman de 24 ans a bien voulu nous consacrer une demi-heure sur les berges du Wouri…
Bonjour Claire.
Bonjour Raoul.

En quelques mots, pourrais-tu nous présenter Claire Ekobika ?
Claire Ekobika ? Qui je suis ? Je dirais que je suis une jeune camerounaise, j’aime la vie et j’essaie de faire mon bout de chemin comme je peux.

Ton parcours ne manque pas d’entrées. Peux-tu nous en donner quelques lignes majeures ?
Tout d’abord, j’obtiens un Bacc A4 allemand en 1999, puis décide d’aller à l’Université de Buéa pour y suivre des cours de journalisme. Mais, les listes d’inscription à ce département étant déjà pleines, je m’inscris plutôt en Lettres Bilingues et obtiens ma licence trois années après. Ensuite je m’inscris en Maîtrise en langue anglaise à l’Université de Yaoundé I. Je passe ainsi deux années à réfléchir sur ce que je veux vraiment faire dans la vie. Ce qui me conduit à l’Université de Douala où je prépare actuellement une Maîtrise professionnelle en Communication d’entreprises. Et, afin de parfaire ma formation, j’ai opté pour une formation parallèle en Marketing. Donc si tout se passe bien, je pourrai terminer ces deux formations cette année.

A priori, l’orientation de tes études ne te conduit pas forcément sur les ondes. Comment as-tu donc commencé avec la radio ?
En fait comme je l’ai dit à l’instant, au départ je voulais faire du journalisme, mais je ne l’ai pas fait pour des raisons ci-dessus citées. Seulement, au fil des années, je me suis rendu compte que le journalisme était trop formel pour moi. Je voulais un métier qui m’amuserait et je me suis naturellement orientée vers la communication. J’arrive à la radio à travers un recrutement lancé par l’ACMS (Association Camerounaise pour le Marketing Social, ndlr). A ce moment là, je n’avais pas un réel besoin de travailler. C’est pourquoi l’offre de 100% Jeune me convenait parfaitement, étant donné que j’avais largement le temps de continuer mes études.

Claire, dans ce cadre professionnel justement, tu as été vue aux côtés de Passi, Krotal, Singuila, Koppo et bien d’autres. Quel sentiment général gardes-tu de toutes les stars que tu as approchées ?
Quand on est nouveau dans le métier, on a l’impression de vivre un rêve, c’est vraiment euphorisant. Mais bon, avec le temps on s’y habitue et on se rend compte que ce sont des personnes comme toutes les autres, juste qu’elles ont la popularité en plus.

Ce n’est plus un secret Claire, tu as tout récemment connu un heureux événement. Comment concilies-tu vie familiale, études et carrière professionnelle dans un contexte où le couple africain sait encore rester phallocratique ?
J’ai effectivement donné naissance à un petit garçon il y’a quelques mois. Et je peux dire que j’ai beaucoup de chance d’avoir non seulement un enfant qui semble plutôt sage pour le moment (rires), mais aussi et surtout un mari qui me comprend, qui m’aide et qui m’encourage dans tout ce que je fais de constructif. Ce qui fait que les difficultés que je rencontre au quotidien me paraissent toujours surmontables.

Tout le monde s’accorde à penser que tu es une jeune femme entreprenante et déterminée. Quels sont tes projets et ambitions ?
Dans l’immédiat je voudrais réussir à mon examen en fin d’année ; j’aimerais aussi pouvoir contribuer au développement de mon pays en faisant bien ce que je fais, et que je ferai. Et surtout je souhaiterais m’atteler davantage à être une bonne mère et une bonne épouse.

Un avis sur les chances de la femme en milieu professionnel camerounais ?
On rencontre encore beaucoup d’hommes machos dans notre société, mais je pense qu’il y’a une nouvelle vague d’hommes et de femmes qui veulent réaliser des choses qu’importe le sexe. Le meilleur reste à venir, mais il ne saura se faire uniquement si les femmes prennent conscience de leurs compétences.

Lorsque Claire n’est pas en train de préparer une émission avec des collaborateurs ou seule devant son ordinateur ; lorsqu’elle ne participe pas à la conception d’un plan marketing, que fait-elle par exemple de son temps libre ?
La plupart du temps, je consacre mon temps libre à mon enfant et mon mari. Quand je peux, je fais un peu de sport, ou je rends visite à des amis.
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Ayant quelques fois flirté avec les milieux teen, que pourrais-tu dire de l’adolescent camerounais aujourd’hui ?
Je pense que l’adolescent camerounais devrait rester lui même, il ne sert à rien de vouloir ressembler ou faire comme les copains ou les copines, car ce n’est qu’en puisant dans ses ressources personnelles qu’il pourra s’imposer face aux autres. Et à la jeune adolescente camerounaise en particulier, je dirai d’apprendre à dire « non » et à ne faire les choses que si elle se sent prête et si ces choses servent ses intérêts.

Quelles choses par exemple?
Bof des choses qui se font dans les chambres. Tu vois ce que je veux dire (rires)

Certainement, et pour revenir à ton travail, Quelle expérience gardes-tu de l’ACMS ?
Mon passage à l’ACMS restera toujours un bon souvenir car les dirigeants de cette structure m’ont donné ma chance ; et ce, malgré le fait que je n’avais encore aucune expérience professionnelle à ce moment-là. Ils ont su me faire confiance.

Quel aura été ton plus beau souvenir, le fait le plus marquant de ton parcours radiophonique ?
Je ne sais vraiment pas quoi te dire étant donné que chaque fois que je suis à l’antenne il y a tellement d’événements en même temps. Tout de même, je pense que ce sont les témoignages des auditeurs qui me touchent le plus, car c’est la preuve que nous ne prêchons pas dans le désert. Et s’ils se confient ainsi à l’antenne, c’est sans doute parce qu’ils nous font confiance.

Le petit écran ne te tente-t-il pas ?
Si, mais je ne me sens pas encore suffisamment prête à me lancer dans cette aventure.

Un dernier mot pour tes auditeurs sur la FM, la jeunesse africaine et tous les internautes qui vont te lire…
Je dirai aux auditeurs et à la jeunesse africaine à travers ce merveilleux outil qu’est Internet, que le SIDA est une réalité, les Infections Sexuellement Transmissibles et les grossesses précoces aussi. Ce n’est donc plus seulement le voisin qui est concerné mais tout le monde qui a une activité sexuelle. Prenons tous conscience de ce que nous sommes, l’avenir de nos pays dépend de nous donc battons-nous, chacun à son niveau, pour faire avancer les choses dans le sens positif.

Merci Claire d’avoir bien voulu répondre à toutes ces questions.
C’est moi qui te remercie de m’avoir tendu ton micro. Bonne et heureuse année à tous les internautes.

Retrouvez Claire tous les samedi entre 11h et 12h sur Radio Nostalgie (FM 96 à Douala).
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