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Palu : les chercheurs veulent en finir
L’ambition est de réduire la courbe de la mortalité de 50 % d’ici 2010.
Par Armand ESSOGO, Cameroon Tribune le 16/11/2005
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Les contributions scientifiques de la quatrième conférence panafricaine de l’Initiative multilatérale sur le paludisme (MIM) se poursuivent. Hier, le ministre de l’Enseignement supérieur a ainsi soutenu les passages des experts au Palais des Congrès. Si les exposés des divers orateurs ont abordé des questions telles que les médicaments, la socio-économie, la surveillance épidémiologique a été au centre d’un vif intérêt de la part des chercheurs. Le Dr Peter Olumese, de Roll Back Malaria, à Genève, se pose en effet la question de savoir si venir à bout du paludisme relève du mythe ou de la réalité ? Pour lui, face à l’ampleur de la maladie, il est opportun d’obtenir l’engagement des politiques dans l’optique d’investir davantage dans la recherche. C’est pour cette raison qu’il soutient avec Roll Back Malaria que l’un des défis de la communauté scientifique internationale est de réduire le taux de mortalité lié à ce fléau à 50% à l’horizon 2010. Mais ce résultat ne peut-être atteint que si dans les pays à forte endémicité, les interventions touchent réellement leurs cibles.

Ce spécialiste est donc arrivé à la conclusion que le paludisme n’est pas un mythe, les avancées technologiques permettant sa meilleure connaissance. Reste que bon nombre de chercheurs ne semblent pas partager pas cette vision. A travers leurs réactions au terme de l’exposé de leur collègue, on a pu observer qu’ils ont du mal à lier la baisse du taux de mortalité à la régression du paludisme. La plupart affirment à ce sujet qu’il n’est pas facile de prouver que tous ceux qui meurent, le sont du fait des parasites du paludisme. En dépit de ce débat, il ressort de la communication du Dr Peter Olumese que pour les pays, le défi reste le maintien de la surveillance épidémiologique. Des indicateurs montrent qu’elle est du reste en train de changer en Afrique du fait de l’urbanisation. On constate aussi que cette surveillance épidémiologique est bien assurée en dehors du continent africain.

Pour ce qui est des aspects épidémiologiques au Cameroun, le Pr. Albert Same-Ekobo, vice- président du Comité national Roll Back Malaria, et chercheur, revient d’abord sur la définition du vocable épidémiologie. Il doit être compris comme l’analyse d’une maladie en fonction des facteurs qui la favorisent ou la freinent. La saison des pluies permet par exemple aux moustiques de transmettre la maladie tandis qu’en saison sèche, il n’y a pas de transmission. Dans un Cameroun qui s’identifie à l’Afrique en miniature, le climat fait en sorte que tous les aspects du paludisme en Afrique s’y concentrent. On a par exemple le paludisme à transmission continue dans la zone forestière du Sud, les sites des barrages d’irrigation et dans les zones d’irrigation (Lagdo). Le paludisme à transmission saisonnière sévit dans la zone soudano-sahélienne du Nord.
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