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Londres 2012 ou la culture de la médiocrité africaine.

 
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mouyabi



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MessagePosté le: Sun Aug 19, 2012 10:00 am    Sujet du message: Londres 2012 ou la culture de la médiocrité africaine. Répondre en citant

Les Jeux olympiques de Londres 2012 viennent de s'achever. Je tiens à féliciter tous les sportifs africains sans exception aucune. Au tableau des médailles, le bilan est assez maigre pour l’Afrique : quelques médailles et surtout le plaisir d’avoir fait de la figuration.
de manière séculaire, des sportifs africains reproduisent les mêmes prestations. a qui la faute ? Pourquoi, que ce soit dans les championnats du monde ou dans d’autres événements sportifs mondiaux l'Afrique donne toujours une prestation lamentable ?
S'agit-il d'un problème lié au matériau humain à savoir que les sportifs africains ne sont pas capables de performances, à l'absence de préparation, à l'absence d'organisation, à l'absence de moyens ?
Deux approches sont possibles face à ce problème :
-« ce n'est pas grave si nous ne ramenons pas de médaille », selon l'esprit olympique l'essentiel est de participer disait le baron de Coubertin. Mais entre participer et faire de la figuration je ne crois pas que le baron faisait un tel amalgame.
-Ces prestations hautement médiocres sont préjudiciables aux sportifs qui font des efforts inadaptés et donc guère payant. Ces prestations donnent une image de l'Afrique peu reluisante. Il faut donc réfléchir pour comprendre les raisons de cette incapacité perpétuelle et proposer des solutions pour éradiquer cette tare qui va finir par devenir après coup comme une fatalité.
Face à ce qui prend des allures de normalité, je choisis la voie du questionnement, de la remise en cause, de l'analyse et de la critique constructive. Je refuse de croire que les sportifs africains n'ont pas les moyens mentaux et physiques de pouvoir rivaliser contre les autres dans nombre de disciplines sportives. Je refuse de croire que les sportifs africains ne sont pas capables de performances de haut niveau.
Alors pourquoi l'Afrique ne gagne-t-elle pas ? la question reste entière et mérite que chacun se la pose et l'analyse de la manière la plus froide et la plus rationnelle qui soit.
Le problème de la priorisation des besoins
Aujourd’hui, nombre de pays de l’Afrique sub-saharienne sont écartelés entre une explosion démographique et une priorisation des besoins. Les besoins physiologiques de la pyramide Maslow ne sont pas remplis. Or la pratique du sport de haut niveau n'est pas un besoin primaire. Aussi investir des capitaux dans la pratique du sport de haut niveau peut devenir une aberration là où tout reste à faire. Assurer la santé des populations, assurer l'autosuffisance alimentaire, construire des routes, mettre en place des moyens de communication, assurer l'instruction et l'éducation des populations, l’électrification et l'adduction d'eau potable etc. Tout est priorité.
L’encadrement des sportifs de haut niveau
Exceptés les pays du Maghreb et l'Afrique du Sud, il n'existe quasiment pas d'infrastructures sportives permettant la pratique et la formation et l’encadrement des sportifs de haut niveau.
Pour bénéficier des conditions d'entraînement les sportifs africains jouissent souvent de l'encadrement des pays développés occidentaux et américains.

la double nationalité.
Quand on scrute scrupuleusement les délégations sportives d'anciennes puissances colonisatrices, on se rend compte que ces délégations comportent nombre d'africains. Entre le choix d'un nationalisme exacerbé et idiot et la perspective d'une réelle carrière sportive de haut niveau, certains africains ont fait le choix douloureux de défendre les couleurs de leur pays d'accueil. Ils s’épanouissent dans ce qu'ils savent faire de mieux et donnent une image honorable du Noir. D'autres sportifs barrés dans les sélections de leur pays d’accueil par des candidats plus brillants prennent une nationalité de leur pays d’origine faute de mieux. Initiative louable ou nationalisme de derrière les fagots ? Chacun son analyse la mienne est teintée d’un petit goût amer. Je reviendrai plus tard sur les raisons de cette amertume.
L’éternel problème d’organisation
a mon sens on touche du doigt l'une des clés de voûte de cet épineux problème.
Les délégations pléthoriques composées de personnes inutiles et d'athlètes de seconde zone.
Une opacité sur la gestion des fonds et la rétribution des athlètes.
la présence toxique de ceux qu’Alpha Blondy qualifie de « longs crayons » qui n'ont jamais fait de sport de hauts niveaux qui savent tout sur tout.
la pratique exacerbée de l'improvisation
En effet, si on considère que le sport de haut niveau n'est pas une priorité pour un pays sous-développé alors inévitablement il n'y a aucune priorité à mettre sur les précédents points sus cités.
À la question de savoir qui sont les athlètes qui composent les délégations des pays africains ? la réponse est simple : les athlètes de génie, les sportifs de seconde zone qui n'ont pas été retenues dans les sélections de leur pays d'accueil, beaucoup de tocards dont les noms ont été glissés sur les listes pour remplir les effectifs et participer au sens où l’entendent les africains.

On constate donc que le résultat obtenu par l'Afrique n'est pas une fatalité mais une suite logique liée à des choix hautement discutables.
À mon sens, l'Afrique doit faire le choix douloureux de la participation à des événements sportifs internationaux ou de la non-participation à ces événements faute de moyens. Cette vision binaire pose un problème éthique et moral car c'est la confrontation avec les autres compétiteurs qui permettent aux sportifs de se surpasser et de donner le meilleur de lui-même.
À la question que faut-il faire pour mettre un terme à tout ceci, la réponse est simple :
-Dans l'immédiat, ne participe aux grandes manifestations sportives que les sportifs ayant une chance de remporter une médaille. Cette mesure permet de diminuer la taille des délégations et donc de faire des économies, cette mesure permet de glaner des récompenses sportives et donc de donner une image de l'Afrique différente, une Afrique qui gagne.
Cette perspective impose d'allouer des fonds uniquement pour l'encadrement de quelques sportifs africains qui constituent une élite certaine.
Dans un avenir proche, les pays qui font le choix d’investir dans le sport de haut niveau, doivent se doter de tous les moyens pour assurer la détection, la formation, l'encadrement et la gestion de carrières des sportifs de haut niveau. Ces pays doivent évaluer ces investissements et peser le pour et le contre afin d'assurer une image honorable de l’Afrique.
Nous nous devons de rompre avec cette éternelle image de losers, d'amateurs et de fanfarons. Nous ne devons plus considérer un médaillé comme un demi-dieu, comme un phénomène rare comme un extraterrestre. Un médaillé doit être l'aboutissement d'un programme, d’un processus et non un phénomène du hasard. Les images de chefs d'États africains entourés de proches dans des compétitions internationales pour soi-disant soutenir des athlètes alors que on attend d’eux un avis éclairé sur des problèmes de fonds, nous devons rompre avec cette pratique de la politique inopportune et biaisée.
Nous avons un potentiel humain hautement compétitif arrêtons l'improvisation, arrêtons la politique de cueilleur, arrêtons la bêtise.
Est-il simplement possible de mettre en place des infrastructures sportives et de détecter des talents qui fourmillent chez nous à tous les bouts de rue, de les encadrer, de veiller à en faire des sportifs de haut niveau et nous assurer qu’ils puissent vivre du sport dans leurs pays et assurer l'encadrement des plus jeunes dans le moyen terme?
Je reste persuadé qu'avec un peu de bonne volonté nous pouvons changer cette image d'éternels enfants d'immatures, des rigolos et de plaisantins. Nous pouvons donner une image honorable de l'Afrique avec juste la volonté de bien faire.

Mouyabi
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