Vincent Bolloré, inculpé par la justice camerounaise
La convocation du président du holding Bolloré, qui comprend entre autres, des sociétés spécialisées dans le domaine du transport maritime et ferroviaire, de la finance, de la gestion des portiques, constitue une «avancée notable» dans le cadre de l’affaire liée à la concession controversée en 2003 des portiques du PAD, estiment des sources proches du dossier.
Selon les mêmes sources, la décision du tribunal de convoquer Vincent Bolloré intervient un mois après qu’une démarche similaire ait été entreprise à l’encontre de certains de ses collaborateurs, dont le vice-président du groupe, Michel Roussin, par ailleurs ancien ministre français de la Coopération.
Le rebondissement de cette affaire fait suite à une plainte pour « favoritisme et corruption » contre X déposée en 2006 par Jacques Dupuydauby, le président du groupe espagnol Progosa, qui a toujours déclaré avoir été évincé à l’irrégulière par son adversaire Vincent Bolloré pour l’exploitation du terminal à conteneur du PAD.
Joint au téléphone par APA, M. Dupuydauby s’est dit « réjoui » par cette convocation de M. Bolloré, avant de se « féliciter que l’instruction suive son cours normal ».
D’après la législation camerounaise en la matière, Vincent Bolloré doit se mettre immédiatement au service de la justice dès notification, sinon après un délai de deux semaines, le juge a la possibilité de lui décerner un mandat d’arrêt.
La privatisation du terminal à conteneurs est au centre d’une grande controverse à cause de la violation du Code général des marchés publics, ce qui a déjà valu l’emprisonnement de plusieurs personnalités impliquées dans ce dossier.
Parmi ceux-ci figurent l’ancien directeur général du PAD au moment des faits, Alphonse Siyam Siwé, condamné l’année dernière à trente ans d’emprisonnement ferme.
Après le lancement d’une offre internationale sur la privatisation du terminal à conteneurs du port de Douala, le groupe Bolloré et le groupe Progosa ont été les deux multinationales retenues pour la phase finale.
Pour cette concession qui doit durer quinze ans, Progosa proposait de payer 5,5 milliards de francs CFA au titre de redevances annuelles à l’Etat, alors que Bolloré, qui été retenu, n’offrait que 3,2 milliards de francs CFA par an.
Source : APA
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