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Un empire de 1000 milliards à partager
(18/02/2008)
12 ans après sa disparition, de nombreux litiges continuent d`opposer les membres de la famille de Soppo Priso, qui, officiellement, a laissé 7 enfants.
Par Eugène Dipanda

Ceux-ci n`arrivent pas à s`entendre sur le partage de l`héritage que des indiscrétions chiffre à environ 1000 milliards de France Cfa, dont 600 milliards représentant des actifs immobiliers disséminés entre Douala, Yaoundé, Buea, Paris, etc. ; et environ 400 milliards Fcfa de dépôts bancaires au Cameroun et à l`étranger.


La discorde s`est faite jour deux mois seulement après la mort de Paul Soppo Priso. Le 16 juillet 1996, le journal Cameroon Tribune se fait l`écho d`une annonce légale signée de Me Jean Pierre Eyoum, notaire basé à Douala. On en apprend que les associés de la société dénommée Union générale immobilière du Cameroun (Ugic), appartenant à 90% au défunt milliardaire, ont tenu une assemblée générale et "décidé de nommer aux fonctions de gérant M. Jean Paul Soppo Priso, de confier l`audit comptable à M. Benoît Ekoka demeurant à Douala (…) et de changer l`adresse sociale [de la société]". Huit jours plus tard, une annonce contradictoire paraît dans les colonnes du même journal. Signée, cette fois-ci, de Me Nthepe, avocat au barreau du Cameroun, il y est indiqué que "Le public, les clients et les locataires de la société Ugic sont informés que (…) aucune assemblée ou décision concernant Ugic ne peut être valable hors l`accord et la présence des ayants droit de feu Paul Soppo Priso.

En conséquence, l`annonce nommant un nouveau gérant et un auditeur comptable en la personne de M. Ekoka Benoît est non avenue. La gérance, les statuts et les relations avec Ugic restent inchangés et tout ce qui sera fait au mépris des présentes n`est pas opposable à l`Ugic". Le ton était ainsi donné…

A l`époque des faits, Mutations, qui venait à peine de voir le jour dans l`univers médiatique local, avait largement fait état de cette discorde dans ses pages. Ugic, rappelait alors le rédacteur de l`article, Simplice Moussinga, est une société immobilière au capital de 10 millions Fcfa créée en septembre 1967 par quatre associés : M. Paul Soppo Priso (actionnaire majoritaire avec 900 parts de 5.000 Fcfa chacune, sur un ensemble de 1.000 parts), M. Bruno Mfon Priso, M. Ebénézer Moukouri Mbappè et M. Jean Paul Mbella Soppo Priso. Cette société gère alors une part importante des "immeubles Soppo Priso" à travers le pays. L`actionnaire majoritaire en était le gérant, jusqu`à sa mort survenue le 25 mai 1996 à Neuilly-Sur-Seine (France).

Genèse

Après la disparition du célèbre homme d`affaires, il fallait pourtant poursuivre l`aventure. D`où l`assemblée générale tenue en juillet 1996 par l`entremise de M. Jean-Paul Soppo Priso et en accord avec le Tribunal de première instance de Douala. Laquelle assemblée générale est contestée illico par d`autres ayants droit. Les statuts de l`Ugic étaient pourtant sans équivoque : "Il est interdit aux héritiers de s`immiscer en aucune manière dans l`administration de la société, ceux-ci ne devant, pour l`exercice de leurs droits, que se rapporter exclusivement aux états de situation annuels et aux décisions de l`assemblée générale…".

Toutefois, il se raconte que, pendant la période de maladie qui a précédée la mort de Paul Soppo Priso, ce dernier aurait laissé une procuration à sa fille, Mme Pensy née Violette Soppo Priso, pour la gestion des sociétés immobilières Ugic et Ugid (Union générale immobilière de Douala, dont faisaient partie les immeubles les plus récemment construits par le père). Le coup de sang de Mme Pensy, selon toute vraisemblance, serait donc venu du fait que ces avantages lui avaient subitement été retirés après l`assemblée générale évoquée plus haut, au profit de son frère, Jean Paul.

La bataille juridique ainsi ouverte s`annonçait bien longue. Surtout que, révélait alors le journal Mutations, il ne s`agissait pour l`instant que du contrôle d`un iceberg, puisque "l`Ugic n`est qu`une affaire parmi tant d`autres laissées par l`illustre disparu". De longues années plus tard, et compte tenu de l`immensité de la richesse laissée par M. Paul Soppo Priso, le bout du tunnel semble, hélas, encore bien loin.

En furetant dans le jardin secret de feu Paul Soppo Priso, on peut néanmoins se rendre compte que le désordre que l`on observe dans la succession du défunt milliardaire est consécutif à la confusion que, de son vivant, lui-même aurait contribué à semer dans les esprits de ses proches, et même de l`opinion tout entière. Henriette Ndoumbè Toto, aujourd`hui disparue, était en effet l`épouse, la toute première, du défunt homme d`affaires. De cette union scellée en 1936 sous le régime monogamique, est né un seul fils : Gaston Soppo Priso. Handicapé physique depuis plusieurs années, ce dernier vit à Paris (France).

Convoitises

Malgré le régime sous lequel Paul Soppo Priso était marié, et sans rompre officiellement avec Henriette Ndoumbè, ce dernier s`était néanmoins mis, en avril 1941, avec une seconde femme, Mme Youtta Eteki, présentée alors comme "l`amie intime" de l`épouse officielle. Les enfants Soppo Priso (dont plusieurs adoptions) ont, par la suite, germé de partout. Lisette, Jean-Paul, Laurette, Violette, Chantal, Hervé, Serge, etc., en sont quelques prénoms célèbres. Chacun, même du vivant du père, gérant une petite part du patrimoine ou travaillant simplement pour l`une des nombreuses entreprises familiales. Ce sont tout ceux-là, sans compter certains frères du défunt, par ailleurs actionnaires minoritaires dans certains des nombreux bizness qu`il avait entrepris avant son décès, qui revendiquent chacun une part du "gâteau".

L`histoire raconte pourtant que Paul Soppo Priso aurait laissé un testament clair sur la gestion de sa fortune. Tous les enfants, interprète-t-on alors les documents exhumés après la disparition de l`homme d`affaire, devraient recevoir des parts égales dans le partage du patrimoine. Au lendemain de sa mort cependant, le testament laissé par le défunt, comme par extraordinaire, a disparu. A cause des enjeux, des exécuteurs testamentaires ont, selon toute vraisemblance, été mis en quarantaine. D`aucuns parlent d`un deuxième testament, jamais ouvert, que le défunt aurait déposé chez un notaire parisien. Ce qui suscite davantage de convoitises de la part des ayants droit et bien au-delà.


Source: Quotidien Mutations


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