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Racisme, bavure et brutalité, ou quand la police s'en prend à des enfants
(19/11/2009)
Ce devait être une journée sans accroc pour Stéphane et ses enfants. La police en aura décidé autrement, embarquant des mineurs et les brutalisant, ainsi que leur père venu demander des explications.
Par Nkwayep Mbouguen

Racisme, bavure ou simple zèle policier, Linda, Virginie et Stéphane Sedio ne comprennent toujours pas l'attitude des policiers lors de cette journée du 11 Novembre 2009. Mais une chose demeure certaine dans leur esprit, c'est que l'attitude des policiers envers eux a dépassé les limites de l'acceptable. Tout commence par une journée banale où pendant que certains commémorent l'armistice, Stéphane fait des courses au centre commercial de Villetanneuse avec ses deux enfants, Kenzy et Kelly, âgés respectivement de huit et six ans. Patrick, l'oncle de la femme de Stéphane, possède deux boutiques dans le centre commercial. Pour égayer la journée de ses enfants, Stéphane récupàre Matthias et Jordan - cinq et treize ans - et les emméne eux aussi faire des courses.

Quelques minutes plus tard, Linda et Virginie, soeur et femme de Stéphane le rejoignent au centre commercial, où ils ne trouvent que Kelly, à qui ils demandent où sont les autres enfants et son père. Celle-ci lui répond que les autres jouent à l'ordinateur, pendant que Stéphane mangeait au restaurant chinois à quelques pas. Rassurées, elles s'en vont elles aussi faire leurs emplettes. Plus tard, Linda reçoit un coup de fil de Stéphane qui les prévient que Kenzy, Jordan et Matthias ont été arrêtés à Auchan par la police et emmenés au commissariat. En effet, ces derniers ont été accusés de vol et ont été emmenés par la police, le petit Jordan étant même menotté. Bien entendu, les parents n'ont pas été prévenus et c'est par le responsable de la sécurité que Stéphane apprend ce qui s'est passsé.

A l'arrivée au commissariat, Stéphane et sa famille ont droit à un accueil particulier de la Brigade Anti Criminelle qui est aussi présente : "Pourquoi viens-tu faire le désordre ici au commissariat ? Sors d'ici !", dit l'un des policiers à Stéphane qui garde son calme et répond posément à ce dernier : "le commissariat est un lieu public et j'ai le droit d'y demeurer en attendant mon avocat, et je voudrais savoir pourquoi mes enfants et neveux ont été emmenés ici". On l'envoie ballader. Il insiste et demande à voir une personne compétente pour lui fournir les explications nécessaires, trouvant anormal que des enfants mineurs aient été embarqués par la police sans prévenir les parents, et qu'une fois arrivé au commissariat, il ait eu à attendre une heure avant de trouver un interlocuteur.




En a-t-il trop dit ? Les policiers perdent leur sang-froid et commencent à bousculer Stéphane. Certains sortent même leurs matraques et s'apprêtent à le brutaliser. Sa petite soeur Linda, interloquée, interpelle un policier et lui demande pourquoi cette violence, précisant qu'ils ne veulent que des réponses et qu'ils s'apprêtaient à sortir du commissariat en attendant l'arrivée de l'avocat. "Dégage grosse pute !" et une bousculade qui la fera tomber seront la seule réponse qu'elle recevra. Julien, le frère aîné de Jordan qui était lui aussi venu au commissariat s'est levé ne comprenant pas ce qui se passe; il reçoit un coup de poing au visage qui le fera saigner et tâcher ses vêtements. Le père de Julien est lui aussi à terre, la veste déchirée, entouré de policiers le brutalisant. Jusque-là, Stéphane reste calme et dit calmement qu'il n'est pas venu créer des problèmes, qu'il attend simplement des réponses. A ce moment, plusieurs policiers viennent et l'emmènent de force dans la salle des interpellés, et l'un d'eux lui donne même des coups de poing, en disant "tu vas crever, sale nègre !". Un autre policier plaque sa matraque contre le coup de Julien, et l'emmène dans la salle des interpellés. Des cris fusent de partout, les enfants pleurant pour qu'on arrête de brutaliser leurs parents, Linda et sa belle-soeur suppliant les policiers d'arrêter une telle brutalité.

Dans le capharnaüm, Linda entend l'un des policiers dire à ses collègues d'attendre et de ne pas frapper Stéphane maintenant. "Ils sont en garde à vue", se contentera de leur dire un des policiers, sans autre forme de procès. "Maintenant vas-y, tu peux le niquer", entendra encore Linda dès que les policiers et Stéphane se retrouveront dans la salle d'interpellation.

Jusqu'à ce moment, personne n'y voit clair. Les enfants sont accusés de vol par la police qui n'est pas capable de désigner la personne ayant vu ces derniers,  et encore moins de dire quel est l'objet qui aurait été dérobé. Lorsque l'avocat arrive et rencontre Stéphane et Julien, son verdict est sans appel : "il faut aller au procès, ils ont reçu des coups et blessures, et la police n'a pas le droit de frapper des gens comme ça". Stéphane fera 48 heures de garde à vue, et sera même déferré au tribunal de Bobigny, pour avoir refusé de signer la déposition. En effet, au moment de signer le papier, il a constaté que les termes de la déposition notés par les policiers ne concordaient pas avec ce qu'il avait dit et tendaient à l'accuser. Il sera menacé de faire trois ans de prison, mais ne pliera pas. Julien, beaucoup plus jeune, acceptera de signer le papier et pourra sortir au bout de 24 heures. Les deux sont convoqués au tribunal et doivent passer devant le juge en Décembre et Janvier.

C'est en interrogeant les enfants que Stéphane saura enfin ce qui s'est passsé. Ces derniers ont assuré n'avoir rien dérobé à Auchan, et avoir vu un jeune garçon dérober un CD. Ce dernier était sorti du magasin en même temps qu'eux et le détecteur a logiquement sonné ; avant qu'ils n'aient pu comprendre quoi que ce soit, la police en civil est venue et les a emmenés au poste. Dans la voiture, les policiers allumaient les girophares en chantant aux enfants "vous êtes des voleurs", et en les menaçant de les envoyer dans des familles d'accueil si leurs familles ne venaient pas les chercher. Pendant la garde à vue, un policier venait à intervalles réguliers les réveiller en tapant sur les barreaux de la cellule, et au réveil de Stéphane et Julien, les provoquait en imitant des cris et des danses de singe, narguant Stéphane avec diverses insultes peu flatteuses sur sa mère, sa femme, traitant son fils de voleur, etc. Fidèle à lui-même, Stéphane ne dira rien.

Le lendemain, Linda et Virginie iront voir Auchan pour essayer d'avoir leur version de l'histoire. On leur répondra que les enfants ont dérobé pour un montant d'une centaine d'euros d'objets divers. Mais comme au commissariat, impossible de savoir de quels objets il s'agit. Quand elles demanderont à voir les vidéos de surveillance mettant en évidence le flagrant délit, on leur répondra que cela ne pourra se faire que sous réquisition judiciaire. Elles décident alors de porter plainte et de saisir la police des polices. Aux dires de ces derniers, le dossier devrait être transmis au Procureur de la République qui se chargera de les recontacter pour les suites de l'affaire.

Concernant les enfants, ils ont consulteront un médecin qui constatera des troubles et traumatismes chez les enfants. Ils leur donnera ainsi qu'à Stéphane dix jours d'arrêt, et conseillera à ce dernier de les emmener consulter un psychologue pour enfants. Celui ci n'en croira pas ses oreilles au témoignage des enfants sur ce qu'ils ont vécu. Il devrait être convoqué et entendu lors de l'enquête.

Note de la Rédaction : il n'y a pas encore de photos pour illustrer l'article, Stéphane ayant souhaité que son histoire soit publiée au plus vite. Des photos seront rajoutées très prochainement par la rédaction, montrant les violences qu'ont reçues Stéphane et son neveu.






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