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Prise d'otages : Des rebelles tchadiens et centrafricains terrorisent les populations camerounaises
(15/12/2008)
Munis d’armes de fabrication artisanale, les membres d’un comité d’autodéfense parviennent à libérer un otage en tuant l’un des huit ravisseurs armés tous de Kalachnikovs près de Garoua.
Par Le Messager (correspondance de Dieudonné BAYANG)
Un comité de vigilance en lieu et place du Bir

L'insécurité est notoire dans la région du Nord du Cameroun
L'insécurité est notoire dans la région du Nord du Cameroun

Vendredi 21 novembre 2008. Des moto-taximen faisant le trafic sur la ligne Garoua-Nigeria informent l’autorité traditionnelle de Demsa de la présence d’une dizaine de bandits de grand chemin dans la brousse environnante. Le même jour, les coupeurs de route vont à Koléré (village situé à 25 km de Gaschiga, près de Garoua) et prennent en otage deux personnes. La libération de ces derniers est conditionnée par le payement d’une rançon de 7 millions Fcfa. Les populations se mobilisent samedi et dimanche. Elles saisissent le Lamido de Demsa, sa majesté Moustafa Mossa afin de planifier de commun accord une stratégie de contre-offensive. Le chef les renvoie auprès des quatre éléments du bataillon d’intervention rapide (Bir) à Demsa pour une collaboration.

Malheureusement les mandataires du Lamido ne trouvent pas les soldats du Bir sur place. Néanmoins, elles se constituent en trois groupes de cinq personnes (soit une quinzaine de membres du comité d’autodéfense) avec deux ou trois armes de fabrication artisanale. En allant de Bamanga à Koléré le 25 novembre 2008, les "auto défenseurs" croisent une partie du gang. Celui-ci est subdivisé en trois sous-groupes, soit deux responsables assurant la garde des otages, trois personnes chargées d’approvisionner les gardes en vivres (elles étaient allées à la quête de l’eau et de la nourriture) et trois autres bandits qui sont allés s’installer sur les pistes où passent les moto-taximen, afin de leur extorquer de l’argent. C’est alors qu’ils se retrouvent nez à nez avec les membres de comité d’autodéfense. Armés tous de kalachnikovs, ils ouvrent le feu sur les libérateurs d’otages. Chasseurs rompus à la tâche, les membres du comité de vigilance réussissent à s’éparpiller, mais l’un d’eux reçoit une balle.

Toutefois, le groupe parvient même à encercler un coupeur de route. Ce dernier est assommé sur le champ. Les membres du comité de vigilance transportent le cadavre et l’arme de la victime au domicile du chef. Par contre, les autres hors-la-loi s’enfuient avec leurs effets dès qu’ils entendent les échanges de coups de feu. L’un des deux otages (le plus jeune) parvient à s’échapper. Selon le chef, l’on ne connaît pas le sort du deuxième otage, âgé de plus de 50 ans. S’est-il échappé ou a-t-il été rattrapé ? Pour le moment, on ne l’a pas vu. "Je suis allé avec les éléments du Bir et les membres du comité d’auto défense sur les lieux du drame pour voir s’ils l’ont achevé avant de partir. Nous n’avons vu aucune trace", avoue le Lamido de Demsa. Mais une chose est certaine, les ravisseurs ont traversé la frontière en direction du Nigeria.




Le Tchad accuse le Cameroun d’être peu coopératif

Le Cameroun est enclin à la porosité des frontières d’avec les pays limitrophes. Selon l’ex-Consul Tchadien à Garoua, Mbodu Saïd, le Cameroun est réticent vis-à-vis de la nécessité de création d’une brigade mixte pour pourchasser invariablement les bandits au-delà des frontières nationales. Si pour le Tchad, le Cameroun est très peu coopératif dans la lutte contre ce phénomène, pour les autorités camerounaises les arguments ne manquent pas. Selon un officier de l’armée camerounaise, les pays frontaliers du Cameroun ne sont pas totalement stables. Cependant, les brigades mixtes, même si elles sont efficaces, vont entraîner plus de problèmes que de solutions. Il renchérit en disant que l’armée tchadienne est opérationnelle au gré des alliances et des défections. Par conséquent, la brigade mixte permettrait à certains soldats tchadiens, rebelles de demain, de disposer de certaines informations sensibles au Cameroun ou secret de défense. "Le Tchad et la Centrafrique sont heureux d’occuper les rebelles au Cameroun. Chez eux, il n’y a plus rien parce que tout a été pillé et s’ils ne reviennent pas ouvrir des coups de feu au Cameroun, ils organiseront des rebellions", argumente-t-il. En 2005, certains rebelles tchadiens ont même installé librement leur base près des villages Nklai, Haïdjam, Siri et Sindré dans le département du Mayo-Rey.



Des ex-partisans de Bozizé épinglés

Ils y opéraient régulièrement. Ces malfrats se ravitaillaient auprès des populations qu’ils prenaient en otage. Ceux-ci étant leurs sources de financement. Idem pour la frontière Cameroun-République centrafricaine. En effet, tous ceux qui ont été mis en marge du processus de normalisation en Rca ont créé une "zone de prospérité", font savoir un militaire. Selon un haut gradé de l’armée Camerounaise officiant à Garoua, ces coupeurs de route sont régulièrement aux prises avec les populations du Mbéré dans l’Adamaoua. "Il s’agit d’anciens soldats tchadiens de Bozizé, vétérans de la guerre civile au Tchad, qui ne veulent pas rentrer à cause de la pauvreté ambiante que connaît leur pays. Parmi eux, il y a aussi quelques Centrafricaines", poursuit-il. Convaincus de l’infériorité numérique des éléments du Bir (quoique vaillants), les bandits préviennent souvent leurs cibles avant de débarquer, et la main habile sur la gâchette dictent leur loi sans rencontrer pour la plupart des cas de résistance sur leur chemin. "Pour espérer enregistrer des résultats significatifs dans la sécurisation de nos frontières, il faut au moins porter l’effectif du Bir à 5000 éléments au Nord", suggère un officier du Bataillon d’intervention rapide en poste à Garoua.

Source : Le Messager




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