Le sélectionneur des lions indomptables est revenu sur la défaite face aux Pays-Bas, et plus généralement sur son expérience à la tête de l'équipe nationale camerounaise. On a vu un entraîneur globalement plus humble, prompt à l'autocritique et qui a pris ses responsabilités concernant l'échec.
Tout d'abord, concernant son avenir à la tête des lions indomptables, il a révélé qu'il ne continuerait pas au delà de Juillet, date d'échéance de son contrat ; une déclaration pas forcément en accord avec ses mots à la sortie du match face au Danemark où Le Guen avait déclaré qu'il ne démissionnerait pas. Ou alors, entendait-il avant le dernier match.
S'il a reconnu que le groupe n'était pas soudé et avait manqué d'unité, il a reconnu sa participation négative à cette ambiance et pour la première fois, admis que les 23 joueurs sélectionnés n'étaient peut-être pas l'idéale. Bedimo, Mbami, Ngom Komé ou d'autres apprécieront sans doute à moitié.
A ce propos, il est difficile de savoir si l'entraîneur breton faisait référence à la qualité intrinsèque des joueurs, à leur capacité d'évoluer ensemble sur les plans sportif et social. Sans doute un peu des trois, si l'on regarde un milieu de terrain presque exclusivement axial, des attaquants à profil d'avant-centres alors que le système était le 4-3-3, et les différents conflits.
Sur la défaite, on a entendu un Paul Le Guen devant ses responsabilités qui n'a pas voulu mettre l'échec sur le coup de la malchance – manque de réussite certain face au Danemark et face au Japon avec notamment deux poteaux –, même s'il a regretté qu'on ne regarde pas sa contribution à la qualification des lions à la coupe du monde, ni les diverses décisions « courageuses » qu'il avait prises, comme la mise de côté des anciens.
Il a aussi regretté que les intérêts n'aient pas toujours été sportifs, même s'il n'a pas développé en ce sens, faisant certainement référence aux choix parfois contestables de la fédération comme celui de prévoir un voyage à Yaoundé à quelques jours du coup d'envoi alors que les lions avaient déjà été en Autriche, au Portugal et en France.
Il a d'ailleurs parfaitement assumé ses choix de donner sa chance à beaucoup de jeunes, même si pour eux ils ont fait certaines erreurs de jeunesse comme Vincent Aboubakar qui a eu deux ou trois choix approximatifs face aux Pays-Bas. D'après lui, la question ne se serait pas posée si les anciens étaient incontestables de par leur niveau de jeu ou du moins leurs performances dans des grands clubs, ce qui pour lui n'était le cas de personne, Samuel Eto'o mis à part. C'est pourquoi Rigobert Song, Geremi Njitap, Achille Webo ou autres auront été soumis à la concurrence.
Concernant la suite, il n'a donné aucune précision, expliquant simplement que son contrat ne serait pas reconduit, et qu'il réfléchirait tranquillement à la suite.
L'interiew de Paul Le Guen
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