La délégation camerounaise à l'ONU
Les travaux de la 64ème session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations
Unies prendront fin en décembre 2009. Les observateurs avertis pourront alors
faire le bilan de cette session qui se déroule dans un contexte international
particulier, marqué notamment par les débats sur la crise financière et
économique internationale et les changements climatiques. En attendant, l’on
peut tirer les leçons de la participation du Cameroun, représenté au plus haut
niveau à New York, pendant une dizaine de jours.
1. La présence Chef de l’Etat, signe
du rayonnement diplomatique du Cameroun.
La présence du Chef de l’Etat à New York pour la cinquième fois consécutive
depuis 2005, traduit incontestablement le grand intérêt que le Cameroun attache
à l’Organisation des Nations Unies en général, et en particulier aux sessions de
l’Assemblée Générale. En effet, l’Assemblée générale qui regroupe les 192 Etats
membres de l’Organisation offre un forum multilatéral de discussion unique sur
les questions internationales. La 64ème session de l’Assemblée générale n’a pas
dérogé à cette règle, au regard de l’enjeu des sujets abordés : la crise
financière internationale et les autres crises ; les changements climatiques, la
réforme du système des Nations Unies, etc. Sur l’ensemble de ces sujets, la voix
du Cameroun s’est fait entendre.
Le Chef de l’Etat a ainsi participé le 22 septembre 2009 à la réunion de haut
niveau sur les changements climatiques, réunion à laquelle prenait part la
plupart des dirigeants du monde présents dans la capitale économique américaine.
Par la suite, le Ministre de l’Environnement et de la Protection de la Nature,
M. Hélé Pierre a, au nom du Chef de l’Etat, porté la voix du Cameroun lors des
travaux en commission. Le Président de la République s’est fait également
représenté par des membres de la suite officielle à plusieurs réunions, à
l’instar de la manifestation spéciale de haut niveau sur la réduction des
émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays
en développement tenue au Conseil Economique et Social ; du sommet du Conseil de
Sécurité sur le désarmement et la non prolifération nucléaire. Mais aussi à la
table ronde sur la sécurité alimentaire co-présidée par le Secrétaire général de
l’ONU et la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary CLINTON.
2. Le discours devant la tribune de
l’ONU
L’allocution du Président de la République, S.E. Paul BIYA, à la tribune des
Nations Unies, le 25 septembre 2009, était certainement le moment le plus
attendu de cette visite officielle à l’ONU. Et ceux qui ont suivi le Président
camerounais n’ont pas manqué de relever la pertinence de ses propos, qui lui ont
valu des acclamations dans la salle de l’Assemblée générale. Paul BIYA a passé
en revue les grands problèmes auxquels le monde se trouve confronté et préconisé
des solutions de sortie.
Sur la crise financière internationale, le Chef de l’Etat a salué la capacité de
réaction de la communauté internationale pour juguler la crise. Mais il s’est
demandé pourquoi la même volonté tardait à se manifester pleinement lorsqu’il
s’agit de soutenir les pays qui se battent contre la pauvreté et le
sous-développement. Au sujet de cette crise financière, le Président Paul BIYA a
relevé que ce sont les pays d’Afrique qui paient le plus lourd tribut alors
qu’ils « n’ont été en rien à l’origine de cette crise ». Les conséquences sont
nombreuses : « déclin des transferts de fonds à destination de nos pays ; chute
drastique des cours de nos produits ; net recul de l’investissement ;
aggravation des déficits budgétaires ; ralentissement de l’activité économique…,
autant de faits, parmi d’autres qui, de surcroît, s’accompagnent de graves
conséquences au plan social, telles que la montée du chômage. Qui plus est, il y
a lieu de craindre que la persistance de la crise ne contribue à accroître
l’endettement des pays en développement.»
Face à cette situation, le Président camerounais appelle à une « solidarité
mondiale coordonnée et conséquente en faveur des économies les plus faibles ».
La réponse à la crise devrait se traduire, selon le numéro un camerounais, « par
un apport en ressources financières substantielles, dénué autant que possible de
conditionnalités, et destiné à atténuer voire à pallier les conséquences d’une
crise que nous n’avons pu prévenir ». Afin de garantir la morale des affaires,
le Chef de l’Etat a réitéré sa proposition de création au sein des Nations Unies
d’un Comité mondial pour l’éthique.
En ce qui concerne les autres défis qui interpellent le monde, le Chef de l’Etat
s’est notamment appesanti sur les changements climatiques. Les pays africains
dont la contribution à l’émission des gaz à effets de serre reste faible
prennent individuellement ou collectivement toute leur part dans les actions
requises pour apporter des réponses concrètes au défi du changement climatique,
a déclaré le Chef de l’Etat, passant en revue les actions mises en œuvre au
Cameroun et dans la sous-région d’Afrique centrale qui abrite le deuxième poumon
de la planète après l’Amazonie.
Enfin, le Président de la République a relevé l’existence des foyers de tension
en Afrique et dans le monde et souligné la présence des contingents camerounais
dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU.
Paul Biya et le Secrétaire Général de l'ONU
3. Rencontres au sommet et échanges
fructueux.
Après l’important discours qu’il a prononcé le 25 septembre devant l’Assemblée
Générale, le Président Paul BIYA est retourné le lundi, 28 septembre au siège
des Nations Unies pour deux entretiens au sommet : d’abord, avec le Président de
la 64ème session de l’Assemblée général, le Ministre Ali TREKI ; ensuite avec le
Secrétaire Général des Nations Unies, M. BAN KI-MOON.
Selon la note d’information publiée par le porte-parole du Président de
l’Assemblée générale, le Président Paul BIYA et M. TREKI ont discuté des
questions importantes à l’ordre du jour de la 64ème session de l’Assemblée
générale. Le Chef de l’Etat a renouvelé ses félicitations au Dr TREKI pour son
élection comme président de l’Assemblée générale et souligné qu’il s’agit d’un
honneur pour la Libye et l’Afrique entière. Le Président de la République a
également remercié M. Ali TREKI pour avoir fait honneur au Cameroun en désignant
l’un de ses fils, en la personne de Jean Victor NKOLO, comme son porte-parole.
Pour sa part, M. Ali TREKI a relevé l’important rôle que le Président Paul BIYA
joue dans la résolution des conflits et la stabilité dans la sous-région
d’Afrique centrale. Il a prié le Chef de l’Etat de poursuivre son action en vue
de contribuer à la recherche de solutions et au rapprochement entre les
différentes parties, notamment dans le contexte des tensions sous-régionales,
telles que la situation entre le Tchad et le Soudan, le Darfour et la RCA. Le
Chef de l’Etat a promis à son hôte que le Cameroun poursuivra sa contribution
aux efforts de paix en Afrique. Il a ensuite invité le Président TREKI à
effectuer une visite officielle au Cameroun.
En revanche, rien n’a filtré de l’entretien entre le Chef de l’Etat et le SG de
l’ONU. Toutefois, l’on peut penser que M. BAN KI-MOON a remercié le Président
Paul BIYA pour son intense participation aux travaux de la 64ème session de
l’Assemblée générale.
Le 22 septembre 2009, le Président de la République a participé au déjeuner
débat organisé entre le Président américain Barack OBAMA et 25 Chefs d’Etat de
l’Afrique subsaharienne. L’objectif de ce débat était de mettre sur pied un
dialogue constructif entre les Etats-Unis et l’Afrique. Cette réunion a donné
lieu à un premier contact entre le Chef de l’Etat camerounais et son homologue
américain. Les hommes d’Etat se sont ensuite serrés la main lors de la réception
offerte par le Secrétaire Général de l’ONU aux dirigeants du monde participant à
la 64ème session de l’Assemblée générale, avant de se retrouver à nouveau lors
de la réception offerte par le couple OBAMA au Metropolitan Meseum of Arts de
New York, le 23 septembre 2009.
Chantal et Paul Biya avec Barack et Michelle Obama
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