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L’argent des Africains : Thibault, publicitaire au Cameroun (et passionné d’escargots) – 1677 euros par mois
(07/08/2015)
Thibault, 33 ans, est publicitaire au Cameroun. Il gagne 30 fois le salaire minimum mensuel mais espère pouvoir toucher encore un peu plus grâce à un projet d'élevage d'escargots. Pour le troisième volet de notre série sur l’argent des Africains, il détaille ses revenus et ses dépenses. Vous saurez tout.
Par Jeune Afrique
« Même si ce n’était pas un rêve d’enfant, travailler dans la publicité et la création était une évidence », explique Thibault, embauché depuis six ans dans une agence à Douala, la capitale économique du Cameroun.

Avant, il était consultant publicitaire à son compte. Mais son activité n’était pas assez rentable, « niveau budget, ça ne collait pas du tout » pour subvenir à ses besoins. C’est grâce à sa licence en science politique de l’université de Douala et son master en publicité et marketing obtenu au Canada qu’il a pu trouver facilement un emploi en tant que salarié. « Je m’y plais bien, estime-t-il. J’ai autant de responsabilités et de défis à relever qu’auparavant. Le tout, avec une rentrée d’argent régulière. »

Thibault aurait bien passé un peu plus de temps outre-Atlantique mais le décès de son père en 2009 l’oblige à rentrer tout juste après l’obtention de son diplôme pour endosser le rôle de chef de famille et subvenir aux besoins de ses huit frères et sœurs et de sa mère.

Aujourd’hui, le trentenaire prend sa revanche et mène une vie « de célibataire », dit-il.


Salaire mensuel : 1 100 000 francs CFA (soit 1 677 euros)


« Je calcule constamment mes dépenses pour vérifier que je respecte mon budget. Parfois, je suis une peu ‘juste’ mais je suis loin d’être à plaindre », concède-t-il. En effet, Thibault gagne plus de 30 fois le salaire minimum, fixé à 55,29 euros par mois.

Aussi, si Thibault donne des cours deux fois par semaine à l’université de Douala, c’est par passion. La compensation de 152 euros qu’il touche, établit son salaire mensuel à 1 677 euros au total. « Ces cours m’obligent à me maintenir à niveau dans mon domaine et c’est avant tout pour cette raison que j’ai accepté. »



Entretien de sa famille : 366 euros

Divorcé, le publicitaire est père de deux enfants, une fille et un garçon qui vivent chez leur mère. Pour le moment, la pension est établie à 183 euros. « Ce n’est pas grand chose, mais mes enfants vont grandir, ils vont avoir besoin de plus d’argent pour leurs études, » estime Thibault. Et de prévenir : « Il va falloir faire des calculs. »

Il donne la même somme à sa mère. Même si ses revenus d’enseignante lui permettent de vivre convenablement, Thibault veut épauler « la lionne qui s’est battue » pour élever ses 9 enfants au décès de son père. « Ma mère ne vit pas dans le confort qu’elle mérite. Je veux qu’elle soit tranquille et peut-être qu’elle puisse rendre visite à ses frères à Paris.»

Loyer et dépenses courantes : 366 euros

Thibault vit à Bépanda, un quartier populaire et animé en plein cœur de Douala. En colocation avec son cousin, les deux hommes payent 229 euros chacun pour le loyer et se partagent les frais annexes, comme l’électricité, l’eau et internet pour un total de 91 euros. L’appartement est étroit mais chacun possède sa propre chambre permettant le respect de l’intimité. « Il m’arrive de constater que mon cousin ne dort pas à la maison mais chacun vit comme il l’entend », raconte Thibault.

Au quotidien, Thibault se déplace en « bend skind » (motos taxis). Il ne négocie pas beaucoup les prix et dépense chaque mois jusqu’à 30 euros. Son forfait téléphonique lui coûte 16 euros par mois.

Alimentation : 412 euros

Célibataire endurci, Thibault fait rarement la cuisine. «Je mange 30% du temps chez moi et 70% à l’extérieur.» Outre «l’absence de femme» à ses côtés qui ne l’incite pas à rentrer chez lui, son emploi du temps chargé le pousse à manger régulièrement au bureau. Il peut dépenser jusqu’à 350 euros en brochettes de viande et autre « street food » dont il raffole. Une fois rentré chez lui, Thibault « aime bien boire un petit verre d’Armagnac avant de se coucher. » Un plaisir qui lui coûte environ 60 euros par mois.

Le publicitaire préfère tout de même les plats faits maison. «Parfois, ma petite sœur vient me préparer mes plats préférés, des escargots à la crème ou à la moutarde», nous confie-t-il. Parce qu’entre Thibault et les escargots, c’est une longue histoire.

Investissement agricole : 300 euros

Au delà d’apprécier la chair « tendre et ferme » des mollusques, Thibault a investi à hauteur de 300 euros par mois dans leur élevage. Pour le publicitaire, l’escargot représente un pari sur l’avenir, un nouveau concept à inventer.

Inspiré par les vendeurs dans les rues de Douala, Thibault pense que l’héliciculture pourrait lui rapporter un chiffre d’affaires de plus de 1520 euros par an. Pour cela, il est en pleine réflexion stratégique. « J’observe les vendeurs pour établir comment interagissent l’offre et la demande sur ce marché afin d’établir quelle serait la meilleure manière d’en tirer profit ».



Dépenses non contrôlées : 228 euros

Thibault n’en a pas que pour les colimaçons. Il peut dépenser jusqu’à 75 euros en t-shirts, pantalons et chaussures. « J’aime bien quand les liquidités circulent », ironise-t-il pour se donner bonne conscience. Il consacre également environ 50 euros à l’achat de livres et magazines. « J’aimerais bien publier mon propre livre mais pour cela j’aurais besoin de 2000 euros pour l’imprimer. J’attends que mon investissement dans les escargots me rapporte de l’argent. ». Le sujet de son ouvrage ? Il ne l’a pas encore. C’est juste un rêve qu’il espère pouvoir réaliser.

Même si Thibault n’est pas un habitué des bars, il y dépense 40 euros par mois. « J’y rencontre mes amis, je sors un peu de ma routine… Peut-être que je pourrais rencontrer une femme aussi. »

Thibault consacre également une partie de son budget à l’aumône à raison d’environ 60 euros par mois. « J’œuvre pour la lutte contre la pauvreté en donnant quelques pièces ou billets à ceux qui viennent me le demander », explique-t-il.

Investir d’avantage dans l’élevage d’escargots

À l’avenir, Thibault espère pouvoir vivre de l’élevage d’escargots, en créant une marque agricole. «Je veux retourner à la source de toute richesse : la terre», conclue-t-il. Il espère atteindre cet objectif à l’âge de 55 ans et s’impatiente déjà : “C’est le secret de la longévité, les défis maintiennent en vie ! »


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