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Encore un mot : et que commence la bataille pour le Cameroun
(22/02/2011)
Allons chers amis, le temps de l’analyse est passé ; que commence celui de l’action. C’est le matin de notre futur, car ce 23 février c’est bien de la bataille pour le futur de notre pays...
Par Patrice Nganang
L'écrivain camerounais Patrice Nganang
L'écrivain camerounais Patrice Nganang
Allons chers amis, le temps de l’analyse est passé ; que commence celui de l’action. C’est le matin de notre futur, car ce 23 février c’est bien de la bataille pour le futur de notre pays qu’il s’agit ! Il y en a qui diront que Paul Biya, 80 ans, 29 ans de règne, mérite d’être pour 7 ans encore le président du Cameroun. Ils nous diront, ces gens-là, que notre pays dont la majorité de la population a moins de 30 ans, dont l’espérance de vie est de 52 ans, doit pour 7 ans encore subir les ambitions finies d’un homme grabataire. Ils nous diront que le Cameroun ne peut, et ne pourra jamais avoir d’autre président que Biya. Que personne d’autre que lui ne peut mieux fabriquer notre destin, ils diront. Que sans Biya, le Cameroun sombrera dans le chaos ! Que sans lui le Cameroun plongera dans la guerre civile ! Que sans lui les Camerounais deviendront des nyamangolo ; marcheront à quatre pattes !

Ah, que ne diront-ils pas ? Nous savons cependant ; oui, nous le savons : qu’aucun pays n’échappe à l’histoire, et qu’aucun individu ne peut dribbler la biologie. Nous savons, oui, nous le savons : que le futur du Cameroun se fera sans Biya. Mais nous savons aussi que ce futur-là se fera avec toi, grâce à toi, jeune manifestant du 23 février, car en réalité, le futur du Cameroun, c’est toi. S’il est impossible d’échapper au futur, autant hâter son avenir : Biya doit partir ! Ne croyons pas que cette fois le vieil assassin partira sans dégâts : vingt-neuf ans nous ont montré que sa violence collatérale n’épargne ni les fœtus, ni les enfants, ni ses ministres dont nombreux sont à Kondengui, ni d’ailleurs les officiers de sa propre garde rapprochée (Gp) dont un nous dit-on, s’est suicidé en se tirant de multiples balles dans la tête ! Qu’est-ce que régime ne fera-il pas pour se maintenir au pouvoir ?

1. Biya et ses sbires utiliseront le racisme, nous le savons : ils diront, sans blague !, que nous Camerounais, ne sommes pas comme les Arabes. Oui, ils diront que bien que nous soyons des Africains, notre pays n’est ni la Tunisie, ni l’Egypte, ni la Lybie, ni le Maroc, ni l’Algérie ; que donc, nous les Noirs ne sommes pas capables de le chasser du pouvoir, lui Biya. Ils diront que les gens de la forêt acceptent la dictature, et que le pouvoir bantou est différent de celui qui s’est bâti au Maghreb. Que le chef noir ne peut pas être contesté, ils diront, et que donc le pouvoir que Biya a reçu en 1982 sans effort particulier après la démission d’Ahidjo, lui vient aujourd’hui de Dieu !

2. Ils utiliseront le tribalisme : ils diront, sans blague !, que ce sont les bamiléké, les anglophones, les bassa, les nordistes, les douala, et qui d’autre ?, qui veulent prendre le pouvoir ! Ils diront que ‘le pays organisateur doit se défendre’. Ils lanceront des appels à la haine, et organiseront des marches d’intimidation. Ils essayeront de monter une partie du Cameroun contre une autre, de tourner les ethnies les unes contre les autres, comme ils l’ont fait en 1994. Et même, oui, comme jadis, ils diront que ‘les gens de telle ou telle ethnie ne peuvent pas devenir présidents du Cameroun’ ! Comme en 1990, ils diront que ce ne sont pas des Camerounais qui veulent le départ de Biya, mais ‘les gens de la Diaspora’, ‘les Nigérians.’ Ah, que ne diront-ils pas !


3. Ils utiliseront l’injure : ils nous diront ‘casseurs’, ‘vandales’, ‘bandits’, ‘aigris’, ‘pyromanes’, ‘va-nu-pieds’ et que sait-on encore. Ils essayeront de nous présenter comme des ratés de la république, des sans avenir. Ils voudront ainsi nous séparer du Cameroun, faire de nous des orphelins de la nation. Pourtant n’oublions jamais, chers amis, que le Cameroun c’est nous ! Nous n’avons pas seulement avec nous le futur, nous avons aussi le nombre de notre côté, car nous sommes la majorité de la population de notre pays. Même le passé est à notre avantage, car étudiant ou soldat, sauveteur ou benskinneur, chômeur ou jeune fonctionnaire, nous sommes à majorité âgés de moins de 30 ans : nous n’avons donc pas connu l’esclavage comme nos arrière grands-pères ; nous n’avons pas non plus été des indigènes comme nos parents et comme Biya d’ailleurs, né que nous sommes dans un Cameroun indépendant.

4. Ils utiliseront la violence contre nous et cyniques, nous accuseront d’actes violents, de constituer des milices, de préparer la guerre. Chers amis : serons-nous surpris ? Non ! Nous savons qu’un régime qui recourt à la violence contre des citoyens non armés est un régime impuissant. Nous savons qu’un président qui tire sur des citoyens à quelques mois des élections présidentielles est cuit. Montrons à Biya qu’il s’est trompé de pays ! Montrons-lui que nous Camerounais descendons d’hommes et de femmes courageux ! Qu’en 1940 nos grands pères avaient traversé le désert pour de Birk Harkeim à Koufra, de Strasbourg à Paris, aller libérer la France occupée par les nazis ; qu’en 1950 nos parents s’étaient battus pour libérer notre pays du joug colonial ! Bèbèla, montrons-lui que nous ne sommes pas des esclaves, mais des citoyens ! Tous, allons cueillir Biya comme une mangue !


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