Emile Onambélé Zibi
Note de la Rédaction : cette réaction d'Emile Onambélé Zibi vient suite à la
décision du délégué du Gouvernement à la Communauté Urbaine, Gilbert Tsimi
Evouna de le renvoyer à sa mairie d'origine. Vous pouvez consulter l'article lié
ici : "Tsimi
Evouna exclut Onambélé Zibi du Conseil"
Comment réagissez-vous à la décision prise par le président du Conseil de
Communauté, de vous remettre à votre mairie d'origine?
Je suis désagréablement surpris par le fait que M. le délégué du gouvernement ne
connaisse pas les textes. Je suis passablement peiné de noter son ignorance au
sujet de la différence entre une fonction élective et une charge nominative.
Dois-je rappeler que je suis élu pour cinq ans. Donc suffisamment de temps pour
lui survivre. Nous sommes là pour travailler au Conseil de Communauté et non
pour nous intéresser aux individus. En clair, je ne suis pas un employé de M.
Tsimi Evouna. Pour cette raison je vous dis que sa décision est illégale.
Pour vous qu'est-ce qui fait problème?
Le délégué du gouvernement et président du Conseil de Communauté nous a fait
tenir des délibérations 14, 15, 16, et 17, à l'origine de la situation qui
prévaut depuis quelque temps au sein du Conseil et qui aboutit à l'aberration de
ce soir. Pour nous les conseillers, ces délibérations ainsi préparées n'avaient
pas de sens. La 14 par exemple, stipule que qu'après avis favorable, le conseil
lui donne l'autorisation de signer après coup, une convention qu'il a signée
depuis le 30 juillet 2008. Nous avons refusé. Dans les coulisses de cette
décision, je me devais d'attirer l'attention de mes collègues sur le non sens au
sujet de l'aliénation de notre patrimoine. M. Tsimi doit respecter la loi qui
est claire.
Si vous voulez, voici un décret d'application du Premier ministre en date du 24
janvier 2008 au sujet de la loi sur les contrats de partenariat. Il dispose en
effet que dans son article 2 alinéa 1 que le Premier ministre assure la haute
autorité sur les contrats de partenariat et dispose à cet égard du pouvoir
d'adjudication. Dans l'alinéa 2, nonobstant les dispositions de l'aléa 1,
ci-dessus, le Premier ministre peut déléguer ce pouvoir au responsable de
l'administration publique ayant initié le projet. M. Tsimi l'ignore et se trompe
lourdement. Nous ne pouvons cautionner que sur 200 logements, 160 soient confiés
à l'entreprise Timbal contre 40 seulement à la Communauté urbaine.
Face à cette situation, comment entrevoyez-vous l'avenir?
Pour moi, il n'existe pas de situation. Je reste et demeure membre du Conseil de
communauté. J'ai été élu pour cinq ans. Je prends par ailleurs le peuple à
témoin pour qu'il voit l'usage qui est fait de son patrimoine national. Il faut
d'ailleurs dire que je sais exactement la date de mon départ du Conseil. Mais
lui non. Il nous appartient de prêcher par le bon exemple et non construire dans
marécages. Il n'est pas normal que l'on contourne la commission des marchés pour
attribuer des marchés pour les faire valider a posteriori par le Conseil de
Communauté. Il est navrant de savoir que nombre de ceux qui occupent de hauts
postes viennent se camoufler dans les rangs du Rdpc trompant la hiérarchie du
parti. On devient ainsi militant convainquant mais pas convaincu grâce à la
magie d'un texte.
Que faut-il pour rasséréner les esprits au sein du Conseil de Communauté?
Le délégué du gouvernement ne prend pas son Conseil au sérieux. Par contre, il
affirme qu'il a la confiance du chef de l'Etat. Et pourtant, nous avons été élus
par le peuple qui lui-même élit le chef de l'Etat qui nomme le délégué du
gouvernement. De ce point de vue, nous méritons du respect. Le Conseil de
Communauté est loin d'être constitué de faire valoir, il est une instance
constituée de responsables qu'il ne saurait prendre d'en haut. C'est à ce prix
qu'on peut rasséréner les esprits.
Source :
Mutations
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