Au cours d’un déjeuner de presse organisé ce 16 février 2010, Bernard Njonga, le président de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic) a annoncé le lancement d’une campagne intitulée « Zéro produit importé au comice agro-pastoral d’Ebolowa 2010 ». Celui qui est aussi le porte-parole d’une coalition d’organisations paysannes explique cette démarche par le désir de « tout faire pour qu’il n’y ait aucune trace de produits alimentaires importés, un mois durant dans le département où se tient le comice. Tout faire pour proposer des solutions de remplacement (productions locales) de ces produits. Tout faire afin que ces besoins, voire leurs substituts soient remplacés par les productions nationales, rendues disponibles à Ebolowa ».
La coalition des organisations paysannes pense que les producteurs camerounais sont capables de produire du riz, du lait, du maïs, des pates de l’huile, des farines du poisson, des oignons de la volaille. Selon les chiffres produits par Bernard Njonga qui dit recueillir ces données à la direction des douanes et au port de Douala, « entre 2004 et 2009, les importations cumulées de ces denrées alimentaires sont passées de 850.000 à 6.000.000 de tonnes ». Par ailleurs, « les pertes de devises dues aux importations de denrées sont passées de 167 milliards à 1500 milliards Fcfa ».
Pour cela, le comice agro-pastoral « Ebolowa 2010 », dont la date de déroulement n’est pas encore fixée, « offre une formidable occasion pour la promotion de l’agriculture camerounaise. (…) une occasion inespérée, non seulement pour mettre en lumière l’important potentiel de production du pays mais aussi et surtout, jeter les bases de la reconquête de l’autosuffisance alimentaire, voire de la souveraineté alimentaire du Cameroun », selon Bernard Njonga.
Pourtant, « si on ne fait pas attention, Ebolowa 2010 sera une occasion ratée car inondée des produits importés du genre : riz, tomate, huile, lait… etc », ajoute-t-il. Il s’agit à travers cette campagne, de profiter de la vitrine qu’offre le comice agro-pastoral pour sensibiliser l’opinion sur la nécessité de consommer les produits du terroir. « La prise de conscience des problèmes de notre agriculture et de nos producteurs, des dangers réels des importations de denrées alimentaires », constituent également l’un des objectifs de cette campagne.
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