La prison de New Bell
L'école spéciale de New-Bell compte environ 1000 inscrits, repartis dans quatre
différentes sections. La section alphabétisation accueille les illettrés,
c'est-à-dire ceux-là qui souhaitent s'initier à l'écriture et la lecture. La
section "formation professionnelle", elle, familiarise les détenus aux métiers
du tissage et de la peinture, de la cordonnerie, entre autres. L'école propose
également un suivi psychosocial et scolaire. Cette dernière section permet aux
prisonniers de poursuivent leurs études tout en étant incarcérés. "Pour cette
cellule, on enregistre 57 élèves, tous des détenus mineurs. Leur âge est compris
entre 14 et 19 ans", renseigne Mme Fomekong, chef service de l'action sociale de
la prison. Entre autres leçons, les élèves de la section "suivi scolaire",
suivent les cours de Français, de Physique chimie, de Mathématiques, de
Géographie, etc. Autant d'enseignements qui leur permettent de se présenter aux
examens officiels.
Le Directeur de l'école spéciale de la prison de New-Bell ne dissimule
d'ailleurs pas sa fierté lorsqu'il évoque le succès qu'a connu son établissement
durant l'année scolaire 2007-2008. "L'an dernier, trois de nos apprenants ont
réussi à l'examen du Bepc (Brevet d'Etudes du premier cycle) et deux ont bravé
le First school living certification, qui correspond au Certificat d'aptitudes
primaires dans le cursus francophone (Cep)", affirme Louis Ndonfack. Ici, les
cours sont dispensés aussi bien en anglais qu'en français, apprend-on. Les cours
à l'école spéciale de la prison, débutent à 8h et prennent fin à 12h ; ce, de
lundi à jeudi, la journée de vendredi étant réservée à la séance de sport.
Le programme scolaire prévoit également des épreuves écrites et pratiques. La
remise des bulletins aura d'ailleurs lieu le 19 décembre prochain. Tel qu'on
pourrait l'imaginer, l'école spéciale de la prison de New-Bell n'est pas tout à
fait conventionnelle. Louis Ndonfack en assure la direction et est l'unique
enseignant spécialisé dans l'éducation en milieu carcéral que compte la prison
de New-Bell. Il a effectué cette spécialisation à Buea, dans la province du
Sud-ouest. "Mais seul, je ne peux assurer la formation des prisonniers. C'est
pourquoi, nous faisons recours aux services des détenus lettrés", explique-t-il.
Ainsi, le responsable éducatif de la prison est assisté par des détenus souvent
nantis d'une maîtrise, d'une licence ou d'un baccalauréat. Hormis le manque de
personnel spécialisé, la vétusté des infrastructures et l'insuffisance du
matériel didactique, constituent autant de problèmes que vit l'école de la
prison de New-Bell. Son directeur dit avoir adressé une demande au délégué
régional de l'Enseignement de Base du Littoral, pour qu'on y affecte des
enseignants spécialisés dans l'éducation en milieu carcéral. Mais, "depuis deux
ans, ma demande reste lettre morte", se plaint Louis Ndonfack. Les fournitures
scolaires (livres, cahiers, craie, stylos, etc.) offerts le 11 novembre dernier
par le Programme d'amélioration des conditions de détention et respect de droit
de l'homme (Pacdet II) a cependant permis de doter la petite bibliothèque de la
prison en nouveaux manuels inscrits au programme scolaire.
Source : Mutations
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