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La lente agonie de la Cameroon Airlines
(03/09/2004)
La Camair n'est plus un patrimoine dont doit être fier les camerounais...
Par Redaction

C'est l'un des sujets de grogne mais surtout de raillerie préféré des Camerounais. Naguère orgueil du pays, la compagnie aérienne publique Cameroon Airlines n'en finit plus de péricliter, au grand dam de ses passagers, de ses employés et du gouvernement de Yaoundé.

Vols reportés ou tout simplement annulés sans préavis, passagers "abandonnés" dans un aéroport lointain à cause d'une panne, avions immobilisés par des loyers impayés, la lente agonie de la "Camair" est devenu un véritable feuilleton, dont la presse se délecte régulièrement.

Au début du mois d'août, le quotidien indépendant Mutations titrait sur "le calvaire des passagers Camair", relatant par le menu, à la faveur d'une grève surprise des personnels de son agence parisienne, les multiples ratés qui valent à la compagnie le sobriquet peu amène d'"Air Peut-être".

Un mois plus tôt, c'était l'affaire du "Dja", surnom donné au Boeing-767 loué avec deux Boeing-757 par la Camair à la société Ansett World Wide. Lassé de réclamer un dû estimé à 2,4 milliards de francs CFA (3,6 millions d'euros), le groupe australo-américain a saisi les trois avions fin juin. Il a fallu l'intervention du président Paul Biya, son plus prestigieux passager, pour "libérer" le "Dja".

Aujourd'hui, la Camair ne dispose plus que de deux malheureux appareils - le "Dja" et un Fokker-28 de 67 places - avec lesquels elle jongle tant bien que mal pour tenter d'assurer ses rotations.

En plus de ses passagers, les ratés de la compagnie touchent aussi ses salariés. "Nous en sommes au cinquième mois sans salaire", se plaint sous couvert de l'anonymat un agent de l'aéroport de Yaoundé. "Ce qui est plus pénible encore, c'est de savoir que nos grands chefs les touchent normalement", déplore un de ses collègues.

Mais c'est encore sa situation comptable qui résume le mieux la santé chancelante de la Cameroon Airlines, puisque sa dette est estimé à plus de 50 milliards de francs CFA (76,2 millions d'euros).

Longtemps prépondérante en Afrique centrale, la lente descente aux enfers de la Camair a débuté à la fin des années 1980 avec la vente de quatre Boeing-737, dont le produit n'a semble-t-il jamais été réinvesti en totalité dans la compagnie, puis la sortie de piste à Paris de son navire-amiral, un Boeing-747.

En dépit de leurs fermes déclarations d'intention, les directeurs généraux qui se sont succédés dans le cockpit de la Camair ces quinze dernières années, du français Claude Kientz à l'actuel patron Thomas Dakayi Kamga, n'ont jamais réussi à enrayer la chute libre de la compagnie. D'autant plus que l'Etat camerounais, actionnaire à 96,4% et plus gros client de la Camair, s'est aussi révélé son plus mauvais payeur...

Mais même si le Fonds monétaire international (FMI) s'est récemment prononcé pour la "liquidation de la Camair", le gouvernement de Yaoundé comme ses dirigeants actuels répugnent à publier son avis de décès. Ils préfèrent croire à la réussite d'un énième plan d'assainissement, qui passe par l'acquisition de deux nouveaux appareils moyen-courrier.

"L'exploitation du Fokker nous permet de tenir sur les vols internes et régionaux", assure le directeur de la communication de la Camair, Richard Marcel Keuko. "En attendant d'avoir les deux Boeing 737-400 qui nous permettront de retrouver notre équilibre en terme d'exploitation".

Car la Camair reste, pour nombre de Camerounais, un motif d'orgueil. A la veille du scrutin présidentiel d'octobre, "comment expliquer aux Camerounais que Camair, élément de leur fierté nationale, va être totalement liquidée?", s'est interrogé le quotidien privé Mutations.

C'est ainsi que le gouvernement camerounais a récemment appelé la Banque mondiale au chevet de sa compagnie. Ses experts devraient livrer leur diagnostic à la fin de l'année. Après la présidentielle.

Par Afp



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