C’est l’histoire pittoresque d’un pasteur de ces nouvelles églises « born aigain » qui ont poussé aussi vite que les bars ces dernières années, dans la vile de Yaoundé, depuis qu’une loi a été voté en 1990 à l’Assemblée nationale sur la liberté d’association et de culte. Notre pasteur a alors fondé sa mission catholique, puisque tous les chemins mènent à…Dieu. Il appelle sa nouvelle chapelle « La mission apostolique du Christ », et l’installe au quartier Etoa-Meki à Yaoundé. Et pour bien montrer à quel point il tient à cœur sa mission, il ne prêche pas seulement la « bonne nouvelle », il se spécialise aussi dans la chasse de tous les esprits, de Lucifer, à Belzébuth, en passant par l’oncle du village qui hante vos nuits de cauchemars et de voyages mouvementés dans des boîtes de sardines en guise de jet privé.
Et comme les chemins qui mènent au « père » comme ceux qui mènent au pasteur n’ont pas de prix, les très fidèles conquis ont mis la main à la poche, et de quêtes en quêtes, voilà notre olibrius, docteur ès chasse des démons de tout poil, avec un formidable pactole de 8 millions de F CFA. Oui, 8 bâtons, au Cameroun, en pleine course fofolle vers le point d’achèvement des Grandes ambitions de qui vous savez. Des fidèles qui n’oublient pas aussi que pour aller à Dieu, il ne faut pas aller à pieds, et voilà le pasteur avec une Toyota Tercel, un minibus, des guitares, des ordinateurs entre les bras. Les guitares, les ordinateurs…hum…est-ce que Dieu n’aime pas surfer sur Internet et écouter de la musique lorsqu’il en a marre d’écouter les prières et les alléluias des cathos ?
Le pasteur viola une fille vierge sur les bancs de l’église…La bénédiction à coups de reins. Tout était donc parfait pour le pépère pasteur-gourou-exorciste avec son église aposto-machin-là. Tu veux une promotion, tu veux être nommé ministre ou un truc dans le genre, tu donnes l’argent, et le pasteur prie pour toi ; enfin, l’argent c’était juste pour l’essence, car les prières n’arrivent pas à Dieu à pieds pardi !
Lui-même vit que c’était bon, mais il lui manquait quelque chose : il avait le beurre , l’argent du beurre, ben il lui manquait le sourire de…ses fidèles. Il a donc commencé à violer des femmes et des filles. Une fille (Ange) dont le père venait d’adhérer à l’église va ainsi perdre sa virginité sur les bancs de l’église, non pas par l’action du saint-esprit, mais par les déhanchements du pasteur.
Quant à une veuve, Mme Sanda, elle va raconter sa petite histoire avec le pasteur au tribunal : « il m’a demandé de me déshabiller, puis il a commencé à toucher mon corps en prononçant des paroles réconfortantes…il a réussi à faire l’amour avec moi, il a déclaré que je venais de recevoir la bénédiction ! » Ouais, bien sûr, la bénédiction de ses milliards de spermatozoïdes oui !
Les témoignages des parties civiles n’ont pas manqué d’émouvoir la cour et l’assistance au palais de justice de Yaoundé ce 24 novembre 2005. Le pasteur lui, qui n’a cessé de crier à l’hypocrisie et au tribalisme des fidèles, ira prêcher la bonne nouvelle désormais en prison pendant cinq bonnes années. Il pourra méditer non pas sur la Bible puisqu’il la connaît trop bien, mais sur le proverbe populaire, « qui cherche trouve ! » Il va sans doute apprécier la compagnie des rats de Kondengui (prison centrale de Yaoundé), de quoi lui donner le cafard de sa vie.
Source : Cameroun-online.com
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