Incident au palais d'Etoudi
L'information est d'abord restée top secrète. Avant d'être diffusée petit à
petit dans les milieux militaires de Yaoundé, par des éléments de la garde
présidentielle. Après recoupements, Le Messager est à mesure d'affirmer
aujourd'hui qu'un important pan du mur de sécurité qui encadre le Palais de
l'Unité s'est effectivement écroulé. L'incident que l'on a de la peine à
imaginer s'est déroulé dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 septembre 2008.
Selon des sources bien introduites, il s'agit du pan du mur en béton surarmé qui
fait face à l'immeuble Armp du côté du quartier Mballa II. C'est le même
immeuble qui abrite les services du ministère du Développement urbain et de
l'habitat (Minduh). Les mêmes sources affirment que c'est suite à la pression
des récentes pluies qui se sont abattues sur la capitale que le mur en question
aurait cédé. On parle d'une forte érosion qui se serait attaquée à l'ensemble de
la clôture. Même si au début, par pure panique, les responsables de sécurité de
Paul Biya n'ont pas écarté la piste d'un sabotage criminel...
Immédiatement après l'incident, le chef de l'Etat aurait été mis au courant par
les différents responsables de sa sécurité. Dès le lever du jour, il se serait
alors rendu personnellement sur place, pour constater les dégâts. Avant de
regagner l'une de ses résidences situées, selon des sources proches du Palais, à
quelques 5km de ce lieu. Vont alors s'y succéder, toutes les hautes
personnalités de la présidence de la République dont principalement celles du
Cabinet civil. Nos sources indiquent aussi que le délégué du gouvernement auprès
de la Communauté urbaine de Yaoundé aurait également été dépêché sur place
quelques temps après le passage du chef de l'Etat.
Les responsables de la garde
et de la sécurité présidentielle ont par la suite déclaré la zone interdite au
public. C'est ainsi que les employés de Armp et du Minduh ont été fermement
priés de sortir de leurs bureaux. Le temps peut-être que les travaux se
refassent. Un photographe ambulant dont l'identité n'a pas été révélée, a eu la
témérité d'aller immortaliser le sinistre. Il a été interpellé par les éléments
de la garde présidentielle, puis gardé à vue dans un endroit secret. Jusqu'au
moment où nous allions sous presse, nos sources n'arrivaient pas à savoir si ce
dernier avait été finalement relâché.
Un incident qui a irrité le chef de l'Etat
Inauguré au début des années 80 par feu le président Ahmadou Ahidjo, le Palais
de l'Unité est un joyau architectural qui fait la fierté du Cameroun. Interdit
de visite au grand public pour des raisons de sécurité, ce palais bâti sur la
terre du peuple Etoudi de la capitale, serait malheureusement, à en croire
certaines sources bien introduites, en état de délabrement surprenant. Horsmis
les appartements, les bureaux et les autres rayons strictement réservés au
couple présidentiel et à ses proches collaborateurs, ainsi que le reste des
compartiments, seraient assez mal entretenus.
Outre les problèmes généraux de
salubrité et d'entretien des équipements immobiliers, on en vient même à parler
de la présence des fissures dans les murs de certains bâtiments. De même qu'il
est fait état de sérieux problèmes d'étanchéité et de sanitaire. Le mur qui
vient de s'écrouler ne serait en réalité que l'illustration de l'état de
délabrement auquel serait soumis de manière générale le Palais de l'Unité,
chèrement bâti par " l'illustre prédécesseur " de qui on sait.
Face à un Paul Biya qui aurait été fortement irrité par cet incident, la plupart
des responsables de la présidence de la République se sont rejetés les
imputations de cette situation ubuesque. Avant de quitter le Cameroun, le chef
de l'Etat aurait approuvé en toute urgence le budget qui lui a été présenté pour
les réfections immédiates. Et peut-être la construction d'un mur plus solide.
Source : Le Messager
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