Esther Dang et le BRIC en conflit : d’après Mutations, l’ancienne membre du RDPC candidate et le parti qui l’a investie ont un désaccord financier. Celle qui s’est classée en 11e position lors de la précédente élection réclame le remboursement des frais qu’elle a engagés pour la campagne, l’Etat ayant procédé au déblocage de, la seconde tranche de 15 millions de francs.
« [i J’ai engagé de l’argent dans les imprimeries. J’attends donc de le rencontrer [le président du Bric] pour qu’on en discute. ] » Un point de vue que ne partage manifestement pas le président du BRIC, Ernest Tchoffo, qui estime que « Le Bric ne doit plus rien à Mme Esther Dang », affirmant avoir sur la première tranche de 15 millions versé plus de la moitié (8 millions) à l’ancienne directrice de la Sni.
Par ailleurs, il précise que la gestion de la candidate n’a pas été transparente pendant l’élection, l’argent mis à sa disposition ayant été dépensé sans une visibilité claire de la part du Bric : « Nous ignorons ce qu’elle en fait. Mais, je puis vous dire que durant la campagne électorale, Mme Dang a annulé des meetings sans explications alors que nous avions déjà pris des dispositions. En tout cas, à ce jour, nous n’avons pas toujours reçu le rapport de la gestion de l’argent que le Bric a débloqué à son profit »
Concernant la seconde tranche de 15 millions, les postes de dépenses ont été d’après Ernest Tchoffo clairement définis, et Esther Dang en a été informée : « Nous avons effectivement perçu la seconde tranche de 15 millions Fcfa. Nous avons engagé 11 millions Fcfa pour doter le parti d’un siège digne de ce nom à Douala. Vous pouvez envoyer des gens vérifier cela. Et puis sachez que Mme Dang a été informée de l’usage qui sera fait de cette somme d’argent. »
Des faits qui ne vont pas aller en redorant le blason de l’opposition, accusée par beaucoup d’être non crédible, ne présentant pas de projet concret, étant uniquement intéressée par l’argent promis aux candidats.
Esther Dang, ancienne technocrate du RDPC, représentait un bel espoir et une candidature solide, au vu de son bagage solide en économie, tant dans son cursus que dans ses expériences à la Banque mondiale ou à la Sni. Son départ du RDPC, qu’elle a justifié comme suivant un harcèlement de ses membres à la suite de sa prise de position ferme contre ce qu’elle a considéré comme le « bradage » de la Cimencam, lui donnaient la stature d’une femme de conviction pouvant proposer des solutions concrètes pour le Cameroun.
Elle aura pourtant déçu ceux qui attendaient qu’elle élève le niveau des débats pendant la campagne électorale ; très peu présente dans les meetings et autres, elle n’aura jamais paru avoir un projet concret de relance économique à présenter aux Camerounais. Les propos du président du Bric semblent conforter cette opinion.
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