Après le pétrole, les minerais, les Chinois à la conquête des terres agricoles africaines. Exemple au Cameroun.
Par Redaction
Note de la Rédaction : après Tf1 avec "La
Chine exploite le riz camerounais", c'est Arte qui a réalisé un reportage
sur la présence chinoise au Cameroun et la main mise grandissante sur le secteur
agricole.
Au bord de la Sanaga, l’un des plus longs fleuves d’Afrique qui irrigue les
terres du Cameroun sur plus de 900 kilomètres, le Professeur Tchang et les
hommes du groupe IKO font désormais partie du décor du village de Ndioré et de
la ville de Nanga Eboko.
La présence de ces Chinois n’a plus rien d’incongru pour les villageois qui les
ont vus débarquer il y a trois ans pour exploiter « leurs » terres. La Chine
convoite ainsi près de 14.000 hectares dans la région pour y faire pousser maïs,
riz, soja, manioc, construire une usine de transformation et un centre pilote de
formation…
Elle y a déjà dépêché ses experts et des ouvriers agricoles en attendant la
signature d’un contrat foncier avec l’Etat camerounais. Un accord qui permettra
aux chinois de disposer gratuitement de ces terres. En contrepartie, ils
promettent de produire massivement des céréales vendues sur le marché local, à
un prix abordable espèrent les Camerounais. Les paysans locaux qui leur servent
désormais de main d’œuvre, à 1,50 € la journée de travail, ont dû quitter ces
terres où ils pratiquaient une petite agriculture de subsistance.
Dans l’ouest du pays, dans la région de Santchou, c’est une ancienne usine de
décorticage de riz, laissée à l’abandon, qui est la prochaine cible du même
groupe chinois IKO, un de ces conglomérats agricoles lancés à la conquête des
terres agricoles africaines avec la bénédiction et l’appui du plus haut sommet
de l’Etat à Pékin.
Le président Hun Jintao encourage cette offensive agricole qui pourrait apporter
une solution à la disparition des surfaces agricoles chinoises causées par
l’industrialisation galopante, et offrir des terres lointaines aux millions de
paysans qui en sont privés en Chine.
Au Cameroun, les Chinois pourraient, à terme, contrôler la chaîne de production
céréalière du pays. C’est précisément ce que redoutent des ONG internationales
qui dénoncent l’accaparement des terres des pays pauvres par la menace de leur
souveraineté alimentaire. Par ces temps de crise, la terre est devenue une
ressource stratégique…
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