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Présidentielles Camerounaise : Le rapport de Transparency International
(21/10/2011)
L'ONG a conduit une mission d 'observation lors des élections. Si elle a apprécié de nombreuses avancées, elle a déploré une abstention de 70% et de nombreuses failles.
Par Rédaction Bonaberi.com
En Juillet 2011, l’Union Européenne avait attribué 200 millions de francs CFA à Transparency International pour suivre l’élection présidentielle camerounaise. L’ONG a donc déployé la MOE TI-C – Mission d’Observation Electorale Transparency International Cameroun –, mission placée sous la supervision de Charles Nguini, président de Transparency International Cameroun, qui a mobilisé 720 observateurs dont 58 chefs d’équipe départementaux et 10 coordonnateurs régionaux.

Dans son rapport d’observation, l’ONG a tout d’abord salué les avancées démocratiques qui ont permis d’améliorer les conditions électorales au Cameroun : la gratuité de la carte d’identité, la délivrance d’un récépissé lors des inscriptions sur les listes, le professionnalisme des médias, le choix de zones neutres comme bureaux de vote – écoles, universités… – et le contexte relativement pacifique dans lequel s’est déroulée la campagne électorale.

Tout cela a permis de faciliter l’accès au scrutin par les électeurs, qui ont fait preuve « de maturité, de discipline, de patience et surtout de responsabilité. »

Néanmoins, l’ONG a déploré que le président sortant Paul Biya ait utilisé le réseau d’affichage commercial au mépris des recommandations d’Elecam, ce qui a poussé les autres candidats à faire de « l’affichage sauvage, chacun selon ses moyens, ce qui a eu pour effet de provoquer un déséquilibre que le législateur avait pourtant souhaité éviter. »

Même son de cloche en ce qui concerne la gestion des listes et la distribution des cartes électorales : de nombreuses phases se sont d’après la mission déroulées après les délais prévus et à des dates trop proches du scrutin pour « permettre l’exercice de tout recours contentieux devant l’instance compétente », ajoutant que le fichier électoral, contenant de nombreux doublons n’avait pas été nettoyé, et que la distribution des cartes électorales avait été défaillantes, des chefs de quartiers et responsables de partis étant intervenus dans le processus contrairement aux dispositions légales.

Concernant Elecam, la Mission a relevé que l’organisme électoral a « manifestement manqué l'occasion d’affirmer sa pleine capacité à conduire et à maîtriser le processus électoral camerounais », précisant que « L’origine des difficultés et dysfonctionnements de tous ordres qui ont émaillé l’organisation matérielle du scrutin du 09 octobre 2011 est à rechercher ailleurs que dans la seule jeunesse d’ELECAM. Le Cameroun n’étant pas à l’organisation de son premier scrutin. »


D’après le rapport, la cacophonie autour de la distribution des cartes électorales ne peut se justifier que par la jeunesse d’Elecam au vu de l’expérience présumée du Cameroun en la matière. La jeunesse d’Elecam, ainsi que son discrédit concernant sa constitution par des personnes trop proches du RDPC ont contribué à une abstention record, estimée à 70% par le rapport, qui cite les exemples du bureau de vote du Lycée de Bonamoussadi, où 150 cartes sur 500 ont été retirées dans le bureau de vote A, 120 sur 500 dans le bureau de vote B, et 89 sur 414 à l’Ecole publique de Bastos, à Yaoundé.

Le rapport a relevé de nombreuses autres défaillances, notamment la désertion des fonctionnaires de leurs administrations pour aller battre campagne, la confusion entre les activités de président et celles de candidat de Paul Biya lors de ses visites à Maroua, Douala et Kribi pour le lancement du projet de port en eau profonde. Les deux médias publics, la CRTV et le quotidien Cameroon Tribune ont été critiqués pour la couverture inéquitable largement favorable aux activités du RDPC et de son candidat ; à cet effet, le Conseil National de la Communication, organe régulateur des médias a aussi été pointé du doigt pour son immobilisme et son manquement dans la prise de responsabilités pour recadrer les écarts.

Les urnes défectueuses non scellables, le démarrage tardif des opérations de vote, la présence de représentants de l’Administration dans les bureaux de vote prenant la place des présidents des bureaux de vote, le manque de formation des membres d’Elecam, la qualité médiocre de l’éclairage lors des dépouillements – éclairage à la lampe tempête dans les salles de classe –, les failles sur les listes électorales et les votes multiples, ont conduit la mission d’observation à remettre en question la crédibilité de l’élection.

En effet, toutes ces irrégularités et le faible taux de participation (30%) doivent amener les différents acteurs politiques et sociaux à réfléchir sur les actions à entreprendre.

Pour cela, le rapport recommande la refonte et l’informatisation du fichier électoral, la mise en place d’un code électoral unique, la déontologie des différents médias, la mise en place de mécanisme de contrôle de financement des partis politiques, et l’introduction d’un bulletin de vote biométrique.

Le Rapport de la Mission d'Observation


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