"Depuis mardi 12 et mercredi 13 janvier se tiennent des conseils de discipline,
suite à plus de 200 demandes d'explications pour fait de grève", dans la filiale
Orange Cameroun, détenue à 100% par France Télécom, a expliqué le syndicat Sud
dans un communiqué.
Selon le syndicat,
une grève avait été menée par des représentants du syndicat
Synacom (50% des salariés du secteur) du 9 au 16 décembre 2009, dans le cadre de
négociations pour une convention collective.
La direction de France Télécom a affirmé à l'AFP qu'il ne s'agissait "pas d'une
grève, mais d'absences irrégulières". "Au Cameroun, la grève n'est légitime
qu'après épuisement des procédures légales de conciliation, ce qui n'a pas été
le cas lors de ce conflit", a expliqué un porte-parole.
Selon lui, "il y a eu unanimité des autorités camerounaises quant au caractère
illégal du mouvement", et "la hiérarchie syndicale, par la voie du président du
Synacom, a également déclaré cette grève illégale".
La direction d'Orange Cameroun, qui emploie 600 salariés, a donc "envisagé des
sanctions disciplinaires", qui se sont traduites dans un premier temps par des
"demandes d'explication" et depuis le 12 janvier, par des conseils de
discipline.
Selon la CFDT, à ce jour, cinq procédures de licenciement ont été décidées par
la direction (dont 4 concernant des délégués du personnel, nécessitant
l'autorisation du ministère du Travail camerounais).
La direction de France Télécom a confirmé ces sanctions, précisant que des
"non-lieux" avaient aussi été prononcés. Les conseils de discipline vont se
poursuivre dans les jours qui viennent. Parmi les autres sanctions, "on compte
des mises à pied de plusieurs jours et des blâmes", a expliqué à l'AFP Hervé
Morland (CFDT).
"Certes, admet-il, la grève était un peu hors des clous quant au dépôt du
prévis, mais pendant les six jours de grève, qui ont mobilisé 60% du personnel,
il n'y a pas eu de dégradations, ni de dérapages, et la continuité de service a
été assurée", a-t-il ajouté.
Force ouvrière a dénoncé dans un autre communiqué un "anti-syndicalisme
primaire" et "une réponse totalement décalée par rapport à la réalité".
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