Owona Nguini donne son point de vue sur Barack Obama et ce qu'il doit faire avec l'Afrique.
Quelle lecture faites-vous de la visite du président Obama en Egypte ?
La visite du président Barack Hussein Obama en Egypte doit se comprendre dans une perspective géopolitique qui rattache l’Egypte au Moyen Orient. C’est pour cela que, dans le cadre de cette visite, les problématiques examinées sont, de ce point de vue, géopolitiques et non pas de celles qui rattacheraient l’Egypte à l’Afrique en général.
Quelle lecture faites-vous de l’attitude de Barack Obama vis-à-vis de l’Afrique depuis qu’il est à la tête des Etats-Unis ?
Le président Barack Obama a eu, à propos de l’Afrique, une démarche qui consiste à combiner deux types d’éléments. Des éléments de fermeté sur les principes liés à la gestion politique et économique des sociétés africaines, dont il attend qu’elles soient plus en phase avec les impératifs de démocratie, d’économie de marché et de solidarité sociale. Des éléments de sympathie aussi, parce que Barack Hussein Obama a dit sa volonté d’aider l’Afrique dans sa tâche de développement, particulièrement sur des questions prioritaires comme les questions de santé ou d’eau.
Il n’y a pas encore eu de déclaration forte du président Obama en faveur de l’Afrique…
S’il n’y a pas encore eu de déclaration forte du président Obama vis-à-vis de l’Afrique, c’est parce que, en tant que président des Etats-Unis, l’Afrique n’est pas le principal lieu d’investissement géopolitique et géostratégique des Etats-Unis. Cela dit, en tant que puissance globale, les Etats-Unis doivent également se positionner en Afrique et prendre en compte l’existence de l’Afrique dans le champ de la mondialisation, même si la part de l’Afrique reste faible.
Barack Obama a choisi le Ghana comme premier pays de l’Afrique subsaharienne à visiter en juillet prochain. Pensez-vous que ce soit à cause des élections démocratiques qui ont porté John Atta Mills au pouvoir ?
Le choix du Ghana comme première destination africaine du président Barack Hussein Obama n’est pas un choix au hasard. A travers ce choix, Barack Hussein Obama entend montrer qu’il accordera une attention particulière et privilégiée aux Etats et aux leaders qui respectent les standards démocratiques en matière de gestion institutionnelle et en matière d’organisation des élections. C’est un choix qui vise, pour le président américain, à montrer que sa gestion des affaires africaines va inclure, de façon importante, les considérations sur la qualité démocratique des Etats et des leaders qui seront les interlocuteurs des Etats-Unis.
Est-ce là une manière de dénoncer les dictateurs africains et de dire non à leur politique ?
Il est clair que ce choix exprime une position politique et morale qui ne valorise pas les attitudes de simple real politic consistant à ne privilégier que les intérêts matériels et de puissance et donc, éventuellement, à interagir avec des Etats et des leaders dictatoriaux. Très clairement, Barack Obama montre que son engagement en Afrique tiendra compte, et de manière importante, du caractère démocratique des Etats ou des leaders.
Source: Le Jour Quotidien
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