Denis Lavagne ne veut plus de Benoît Assou-Ekotto : c’est une affirmation de Camfoot qui affirme que l’entraîneur français trouve que l’état d’esprit du latéral gauche n’est pas en adéquation avec les exigences camerounaises.
Il faut dire que le secteur gauche de la défense camerounaise est fourni : avec Gaëtan Bong et Henri Bedimo, il y a de quoi se passer d’un joueur qui ne serait que moyennement motivé, d’autant plus que les deux précités ont un état d’esprit irréprochable en club comme en championnat.
Benoît Assou-Ekotto lui, est une énigme. Sans doute l’un des tous meilleurs à son poste, il a bétonné sa place à Tottenham, poussant Harry Rednapp à faire jouer un certain Gareth Bale plus haut. Très constant en club, c’est tout autre chose avec les lions : en coupe du monde, Assou-Ekotto a été sur quasiment tous les buts encaissés par le Cameroun, semblant errer comme une âme en peine sur le terrain.
Celui qui ne jouit pas d’une côte d’amour particulière pour avoir dit non aux bleuets – il avait déclaré ne pas avoir d’affinités avec les espoirs de l’équipe de France – et pour avoir quitté Lens pour rejoindre Tottenham pour le salaire, a une vision très particulière du football. Il s’agit pour lui d’un travail comme un autre, qui mérite salaire. Ce qui pousse Assou-Ekotto à se donner à fond ? Ce n’est pas l’amour du maillot, mais plutôt le prix élevé des billets d’entrée au stade.
Nul doute que cette vision cartésienne, voire cynique du football doit être avoir du mal à s’accorder au grand théâtre qu’est l’équipe nationale camerounaise.
Les joueurs qui vont et viennent au gré des envies des uns et des autres, les conflits incessants avec la fédération, ou les primes payées au bonheur la chance, il faut une sacrée dose d’amour du maillot et de la nation pour pouvoir ignorer tout ce qui entoure le football camerounais. Et cela, Assou-Ekotto ne l’a sans doute pas assez…
|