Les expâtriés enlevés par les rebelles de Bakassi ont été relâchés.
“ Les otages ont été libérés ce matin. Il s'agissait de quatre Philippins, un Kényan et un Ukrainien ”, a affirmé Jean-Pierre Biyiti bi Essam à l'Afp. Joint au téléphone en Grande-Bretagne, l'employeur des travailleurs, la société Tide Water, une multinationale de services maritimes, n’a pas souhaité faire de déclaration sur ce sujet. Les négociations ont été menées par les autorités nigérianes. Rien n’a filtré sur les conditions de cette libération. Dans la nuit de vendredi 13 au samedi 14 mars 2009, le navire Tide Water réquisitionné par la société pétrolière Pecten Cameroon, une filiale de Shell, effectuait une opération offshore sur l’un des terminaux pétroliers dans les eaux maritimes du littoral camerounais lorsqu’il a été attaqué par des pirates armés opérant à bord de trois “fly boat”. Ils vont mettre à respect les occupants du bateau avant de retenir en otage six membres de l’équipage.
Cette autre attaque survient au moment où les éléments du Bir viennent de remplacer les éléments de l’opération Delta pour sécuriser la péninsule de Bakassi, au regard de l’insécurité toujours grandissante dans cette zone. Les forces armées camerounaises ont tenté plusieurs battues en haute mer, en vain. La recrudescence des violences et des kidnappings sur les plates-formes pétrolières est inquiétante. Dans ce climat, on apprend que l’équipage était en pleine phase de repli stratégique pour se mettre à l’abri, avant d’être attaqué au niveau sud de la péninsule de Bakassi. L’enlèvement n’a toujours pas été revendiqué. Aucune indication n’a été révélée sur les mobiles de ce kidnapping. Mais l’on sait que la zone du Delta du Niger connaît une prolifération de groupes armés rivaux qui multiplient des attaques, faisant dans les extorsions de fonds aux pêcheurs et aux équipages des exploitants pétroliers à travers les rançonnements.
Cet enlèvement est la deuxième prise d'otages dans les lignes camerounaises du Delta du Niger. Depuis l’année dernière, les attaques des navires se multiplient au large des côtes camerounaises. En fin octobre 2008, dix personnes, dont sept Français, deux Camerounais, un Tunisien, étaient à bord du navire du Bourbon Sagitta qui opérait un chargement de brut sur un terminal pétrolier offshore à 180 kilomètres au large de la péninsule de Bakassi lorsqu’ils ont été kidnappés. Ils ont été retenus en otage pendant douze jours par un groupe de “rebelles”, les Bakassi Freedom Fighters (Bff). Dans les forces de défense camerounaises on ne se fait pas d’illusion sur la possibilité de ces pirates de sévir à nouveau.
Source: Le Messager
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