Le FMI aurait décidé d'accorder une aide de 20 milliards de dollars pour aider les pays pauvres.
Un échange auquel ont participé des journalistes du Cameroun, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Gabon. La liste des pays qui bénéficieront de cette aide du FMI n’a pas été révélée à la presse. L’on a juste appris qu’il s’agira de plus de 20 pays qui sont particulièrement vulnérables aux effets de la crise qui sévit actuellement, et que cette liste sera constituée et ajustée en fonction des dégâts que causera cette crise financière qui frappe durement les pays pauvres, y compris en Afrique Subsaharienne. D’après les confidences d’un haut cadre du FMI à Yaoundé, il n’est pas exclu que le Cameroun soit concerné par cette aide. Dans la mesure où ce pays subi de plein fouet les conséquences de cette crise qui pèse lourdement sur ses exportations.
Le patron du FMI s’est adressé aux journalistes, à l’issue de la présentation hier, d’une nouvelle étude de cette institution monétaire intitulée « l’impact de la crise financière sur les pays à faible revenu ». Cette étude montre qu’après avoir frappé les pays avancés, puis les pays émergents, la crise financière mondiale touche aujourd’hui, dans une troisième vague, les pays les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. Une déplorable situation qui, selon Dominique Strauss-Kahn, remet en question les progrès considérables accomplis par de nombreux pays à faible revenu au cours de la décennie écoulée. Des progrès qui, à son avis, ont rehaussé la croissance économique de ces pays et fait reculer la pauvreté. C’est ainsi qu’il exhorte les bailleurs de fonds « à se montrer à la hauteur de l’enjeu en apportant les financements nécessaires pour préserver cet acquis obtenu au prix de tant d’efforts et empêcher une crise humanitaire ».
Grande souplesse
Prêchant par l’exemple, il a déclaré qu’au moins 25 milliards de dollars américains « de financements concessionnels urgents seront nécessaires cette année, pour répondre aux besoins de la plupart des pays touchés, mais cette somme pourrait être bien plus élevée compte tenu des risques considérables de voir les perspectives de l’économie mondiale se dégrader encore plus que prévu et de la possibilité que de nouveaux pays soient touchés tandis que la crise s’aggrave ».
Pour Dominique Strauss-Kahn, les bailleurs de fonds bilatéraux doivent veiller à ce que les flux d’aide soient revus à la hausse et non à la baisse. Il a soutenu qu’au moment où les pays avancés dépensent des centaines de milliards de dollars pour les mesures de relance budgétaire et la restructuration du secteur financier, ces bailleurs de fonds doivent trouver les moyens de venir en aide aux pays à faible revenu. Il entend alors doubler les capacités de prêts concessionnels du FMI qui réfléchit aux moyens d’introduire une plus grande souplesse dans l’octroi des prêts aux pays à faible revenu de manière à tenir compte de leur diversité grandissante et de leur plus grande vulnérabilité à la volatilité mondiale. Le DG du FMI affirme que si la croissance mondiale et les conditions de financement continuent de se détériorer, le nombre de pays vulnérables pourrait doubler, alors que les besoins de financement supplémentaires pourraient s’élever à près de 140 milliards de dollars.
En collaboration avec le gouvernement tanzanien, le Fmi organise à Dar es Salaam une grande conférence internationale ces 10 et 11 mars. Une rencontre qui réunira près de 300 participants du secteur public, du secteur privé et de la société civile d’Afrique et du monde entier, pour entre autres, examiner le meilleur moyen de résoudre les problèmes économiques et financiers qui secouent le monde avec cette crise.
Source: Le Messager
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