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Finances publiques: Le Cameroun a un endettement controversé
(10/08/2015)
Au front depuis neuf mois contre le groupe terroriste Boko Haram, les éléments de l’armée marine camerounaise interpellent le chef suprême des armées, le président Paul Biya.Jugé élevé en janvier de cette année par le Fmi, l’institution qui s’inquiétait en avril 2015, vient de le déclarer d’environ 30% et peu préoccupant.
Par Repères
La représentante résidente de l’institution, en fin de séjour, a déclaré le 28 juillet 2015 que l’endettement du Cameroun est modéré et ne préoccupe pas le Fonds monétaire international (Fmi).

Si le gouvernement camerounais l’estime à 22,5% du Pib, l’institution financière internationale situe l’endettement du pays à environ 30%. Sensiblement le même taux que le reste de la sous-région. Dans son rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique, le Fmi fait savoir qu’il a doublé en quatre ans passant de 15% du Pib à un peu plus de 30%. Pour autant, la dette du Cameroun demeure soutenable a indiqué la représentante résidente de cette institution Mme Boriana Yontcheva en fin de séjour.
Pour elle, «le stock de la dette du Cameroun ne préoccupe pas vraiment le Fmi. Le Cameroun, comme les autres pays de la région, bénéficie de l’initiative Ppte». Surtout que «le Cameroun comme d’autres pays, ont accès au marché financier».

A-t-elle affirmé devant la presse qui l’interrogeait au sortir de l’audience d’adieu que lui a accordée le ministre des Finances, M. Alamine Ousmane Mey. Mme Boriana Yontcheva et le ministre des Finances ont également abordé la question des recettes de l’Etat relativement à la chute des cours du pétrole sur le marché international. A ce propos elle a soutenu que «les défis sécuritaires du Cameroun ont des conséquences sur les dépenses». Une manière de dire que le défi sécuritaire pourrait accroitre la dépense, ajoutant qu’il «est très important de savoir où iront-les dette future». Preuve que l’absence de préoccupation n’est réelle.

Surtout que ses propositions sont les mêmes que celles de la mission de consultation du Fmi. Les dispositions de l’article IV des statuts du Fmi prévoient la publication d’un rapport chaque année. Pour l’année 2015, la mission Zamaróczy, du nom de son chef reste constante dans ses propositions. Le Cameroun doit se constituer des matelas budgétaires pour se situer dans la trajectoire de croissance plus élevée. Il suggère au gouvernement de mettre en place des infrastructures. Le rapport reste opposé aux subventions sur le carburant. Il recommande l’amélioration du climat des affaires pour accroitre les investissements privés.

Il relève aussi que le pays puisse développer inclusivement sa stratégie d’endettement. Selon des statistiques rendues publiques en avril 2015, la dette extérieure du Cameroun à fin 2013 était de près de 2500 milliards Fcfa. En augmentation d’environ 500 millions de Fcfa donc par rapport au chiffre de 2012.


Un volume d’endettement extérieur que les experts qualifient d’important bien que supportable à leurs dires au regard de ses composantes, d’une part, et en comparaison avec les autres agrégats économiques, d’autre part. Pour les bailleurs de fonds, le premier point positif repose sur la part constituée d’obligations sur le long terme est de près de 2000 milliards Fcfa.

Ce qui signifie que, la pression du remboursement ne se fait pas encore sentir. Il n’existe pas vraiment de risque d’insolvabilité sur environ 221 milliards Fcfa) à rembourser sur le court terme. Puisque cette enveloppe sur le court terme n’équivaut qu’à 3% du Pib moyen sur les cinq dernières années. Un autre point positif, est sa composition en devises. Même si la part en dollars a gagné du volume à la date de référence, la part libellée en euro, moins volatile, occupe encore 40% de l’enveloppe globale. Certains observateurs ne manquent pourtant pas de se montrer inquiets face à une progression rapide de l’endettement du pays.

Mais en attendant, il serait intéressant que le gouvernement fasse un bilan des progrès économiques jusqu’ici enregistrés à travers cet endettement de plus en plus important, les investissements dans les projets structurants tardant encore à délivrer leurs premières contributions dans la consolidation du Pib. Jusque-là, les marges d’emprunt du Cameroun restent confortables, avec des taux moyens de 2,9%, une maturité moyenne de neuf ans et un service de la dette qui compte pour moins de 1% du Pib annuel. Reste désormais pour le gouvernement local de transformer cet atout en avantage compétitif.

Ce à quoi le ministre des Finances répond que «le Cameroun reste dans une économie diversifiée. Le Cameroun a à peu près 20% de ses ressources budgétaires qui proviennent du secteur pétrolier. 80%, ce sont des ressources non pétrolières, qui permettent donc d'assurer une résilience de notre économie». Mais, une baisse de plus de 250 milliards de Fcfa de recettes pétrolières est déclarée, résultant de la chute des prix du baril. Ce qui, renseigne le ministre, représente un gap de 50 milliards de Fcfa, par rapport à la subvention des prix des carburants à la pompe d'un montant de plus de 200 milliards programmée pour l'actuel exercice budgétaire.

«La baisse des ressources pétrolières à cause de la décote du baril fait qu'aujourd'hui nous avons un manque à gagner certes au niveau des recettes, mais nous avons également une économie au niveau de la subvention. Bien entendu, nous pouvons dire que les économies qui pourraient être dégagées de cela dans le futur doivent bénéficier aux secteurs sociaux», assurait en janvier M. Alamine Ousmane Mey. En dépit d'une réduction décidée par le gouvernement en juillet 2014, induisant un relèvement des prix des carburants et du gaz domestique décrié par la population, le Fonds monétaire international, en accord avec la Banque mondiale, insiste pour une levée totale de ces subventions, au motif qu'elles profitent davantage aux couches aisées qu'aux plus vulnérables.

Pour 2015, le Cameroun a dû réviser à la baisse, son objectif de croissance initial de 6,3 à 4,1%, contre les estimations de 4,7% en 2014, une performance assez insuffisante pour prétendre au statut de pays émergent à l'horizon 2035, estime le Fmi. Ceci face aux contrecoups de la chute des cours du pétrole et d'autres matières premières puis de la persistance des tensions sécuritaires.


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