Ils revenaient de Niamey et sont morts dans un accident.
La nouvelle tragique, par petits bouts mais de plus en plus très précise vient de tomber. Anastasie Kamdjom Ghomsi 22 ans, Gilbering Magni 25 ans et Abui Odile Armel 24 ans, trois étudiants Camerounais en 4eme et 5eme Année de la Faculté de Médecine de l'Université Abdou Moumouni de Niamey, viennent de mourir. Victimes d'un accident de circulation. Ils revenaient d'un voyage d'échange religieux organisé à Cotonou pendant le weekend pascal, dans le cadre des activités de la Communauté de Sant'Egidio.
La jeune Christelle, elle aussi Camerounaise et étudiante en médecine, préposée aux lectures de l'office religieux du jour, debout devant l'assemblée, ne peut contenir ses larmes. Nombre de souvenirs des moments partagés avec ces défunts sans doute se bousculent dans sa tête. En effet, exactement à cet endroit, l'autel de cette église, Odile Armelle dite Nadia, était une des voix les plus enjouées du groupe des lecteurs aux services liturgiques de la Cathédrale. Quant à Anastasie, à ce même endroit, elle rayonnait de sa jovialité comme servante de messe depuis plusieurs années déjà. Gilbering, membre actif de la Communauté de Sant'Egidio, dédiée à de nombreuses activités caritatives auprès des pauvres, lui était si proche de ces dernières, autant que de toute la communauté estudiantine. En somme, de jeunes gens bien connus, actifs dans et en dehors du microcosme camerounais de Niamey.
D'après des témoignages recueillis auprès des survivants, le bus parti comme d'habitude de Cotonou à 22h pour Niamey, a percuté aux environs de 3heures du matin un camion en stationnement, à environ 70 km de Parakou, une localité du Bénin. Sur les 35 étudiants au départ de Niamey dont une dizaine de Camerounais, le bilan fait état de 06 morts. Trois Camerounais, un Tchadien, deux Nigériens et de nombreux blessés graves. Parmi les 03 camerounais, l'une est décédée sur le coup et les deux autres rendront l'âme sur le chemin de l'hôpital. Les dépouilles seront d'abord conduites à la morgue de Parakou. Puis à Cotonou, d'où le rapatriement au berceau de nos ancêtres sera organisé dès le début du weekend.
Rescapés
Les causes exactes de ce tragique événement restent encore inconnues. Néanmoins plusieurs questions demeurent en suspens. Imprudence du conducteur ? Mauvais état des routes ? Manque de visibilité ? Ou encore s'est-il agi d'un excès de vitesse à une heure aussi tardive ? Toute chose qui justifierait la violence de cet accident selon de nombreux témoignages.
La communauté Camerounaise sur place s'est courageusement mobilisée pour faire face aux défis induits par un tel drame. La douloureuse prise de contact avec les familles des victimes, l'assistance aux rescapés, la contribution au rapatriement des dépouilles, ainsi que le soutien au groupe des étudiants durement éprouvés. L'une des grandes difficultés étant que le Cameroun ne dispose guère de représentation officielle au Niger. Plusieurs veillées de prières et célébrations eucharistiques ont été dites. Une journée de deuil en leur mémoire le mardi 14 avril 2009. Des cahiers de condoléances ont aussi été ouverts.
Ce nouveau drame est venu réveiller le triste souvenir de la tragédie de Conakry (Guinée) du 09 avril 2008 où 11 étudiants Camerounais trouvaient la mort dans des circonstances aussi douloureuses. Encore trois compatriotes de plus, morts sur les chemins de la conquête des connaissances. Loin des leurs, de leur patrie et dont l'ambition profonde aurait été certainement de pouvoir la servir un jour. Trois rêves brisés. Le destin en aura donc décidé autrement. Fatalement. Pour autant, et malgré les certitudes panafricanistes, étreints de douleur, l'on en est aussi à se demander ce que seraient venus chercher ces enfants ici, si notre pays avait été à la hauteur des principaux défis de son temps ?!
Source: Quotidien Mutations
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