Paul Biya avait de quoi être détendu au sortir du Conseil de ministres qu’il a présidé hier jeudi au Palais de l’Unité. L’exposé du Premier ministre Yang Philemon sur l’exécution du plan d’urgence a rassuré le chef de l’Etat sur ce que malgré la priorité accordée ces derniers temps à la défense du territoire, le plan d’urgence qu’il a lancé en 2014, avait repris du souffle.
«Je me félicite de voir le plan d’urgence définitivement lancé. J’attache une grande importance à son exécution. Notre peuple veut en effet voir, grâce à ce plan d’urgence et au programme normal de développement, le Cameroun transformé en un grand chantier. Il veut voir ses conditions de vie améliorées», s’est-il félicité dans son adresse aux ministres fraîchement nommés ou maintenus le 2 octobre dernier.
D’autant plus que «l’exposé du Premier Ministre a porté sur l’évaluation du plan d’urgence triennal en vue de l’accélération de la croissance et l’amélioration du cadre et des conditions de vie des populations, décidé par le Chef de l’Etat lors du Conseil ministériel du 9 décembre 2013», comme le souligne le communiqué sanctionnant les travaux.
En plus, «les préparatifs des importantes célébrations sportives que sont les Can 2016 et 2019 doivent s’accélérer», a prescrit Paul Biya, après le second exposé fait par Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt, le nouveau ministre des sports et de l’éducation physique qui a brossé l’état d’avancement des travaux relatifs à ces deux Coupes d’Afrique des nations (Can) de football féminin et masculin respectivement, qu’organise le Cameroun, notamment la construction des infrastructures.
«Le plan d’urgence et l’organisation des Can sont pour le gouvernement de grands défis», a-t-il annoncé. Avant d’indiquer que «le gouvernement doit les relever». Sur ces deux terrains, Paul Biya peut compter sur Louis Paul Motaze et Bidoung Mpkatt, deux ministres qui lui sont particulièrement proches en étant des hommes de confiance, dit-on dans certains milieux avertis. L’homme y tient beaucoup : «je l’ai dit et le répète aujourd’hui, nous avons une vision à long terme qui doit nous conduire à l’émergence à l’horizon 2035», a-t-il martelé.
Barack Obama en sauveur
Mais Paul Biya ne s’est pas laissé distraire par ces deux aspects de son programme des Grandes réalisations, qui s’apparentent à de l’agréable. Le plus utile étant la sécurité. «Au cours des prochains mois, la défense de notre territoire national contre la menace de Boko Haram et ses exactions, et la préservation de notre sécurité intérieure resteront de toute évidence les premières priorités du gouvernement», a prévenu Paul Biya pour qui «l’action à cet égard s’inscrira dans la continuité».
Saluant la bravoure des soldats sur le terrain et des populations, le Chef suprême des armées se félicite de la victoire des forces nationales sur l’ennemi qui, «acculé dans ses derniers retranchements, …recourt désormais à l’arme des lâches : des attaques kamikazes». A cet effet, «j’ai donné à nos forces de défense et de sécurité des directives appropriées pour s’adapter à cette nouvelle forme d’agression», rassure-t-il le peuple, en restant optimiste sur les «succès incontestables sur ce nouveau front».
A l’occasion, Paul Biya a (enfin) informé son peuple des accords qu’il a passés avec Barack Obama, le président des Etats-Unis. Ce qui a abouti au débarquement de 300 militaires américains, pour accompagner le Cameroun dans cette nouvelle forme de la guerre contre la secte islamiste Boko Haram. Au lendemain de la divulgation de ce deal par le partenaire américain.
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