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Cameroun : Un conseiller de Paul Biya accusé de traffic d'influence et d'escroquerie
(28/11/2009)
Matthieu Ondigui, responsable administratif de la société Swashu Sarl, a envoyé au président de la République un courrier dans lequel il fustige le comportement qu’entretiendrait « un de ses grands amis et conseiller privé »
Par Le Messager (Robert Ngono Ebode)

En date du 28 septembre 2009, Matthieu Ondigui, responsable administratif de la société Swashu Sarl, a envoyé au président de la République, Paul Biya, un courrier dans lequel il fustige le comportement qu’entretiendrait « un de ses grands amis et conseiller privé » visèàèvis des investisseurs indiens basés à Douala. « Il m’échoit l’honneur de venir auprès de vous ce jour solliciter votre intervention au sujet du différend qui nous oppose, c’estèàèdire la société Swashu, dont je suis le responsable administratif et votre grand ami et conseiller privé, monsieur Foé Gorgon alias « tueur » », peutèon lire en introduction du courrier. Selon les explications de Matthieu Ondigui, tout aurait commencé au mois d’octobre 2008. « Pendant que nous examinions la mouture de la convention aux fins d’y porter des amendements, contre toute attente, monsieur Foé Gorgon exigera de mes partenaires indiens une somme de 500 millions Fcfa sous le faux prétexte que cet argent sera destiné au directeur général du Port autonome de Douala et au ministre des Transports pour faciliter la signature de la convention ».

Mais, cet argent ne sera pas finalement octroyé. « J’ai demandé à mes partenaires de ne pas se laisser influencer par les menaces qu’il brandit », laisse entendre le responsable administratif. « En début janvier 2009, monsieur Foé Gorgon brandit la menace de limogeage du directeur général du PAD et du président du Comité de suivi pour l’enlèvement des épaves de navires au cas où ceuxèci ne lui remettraient pas l’original de la convention, parce qu’il est votre grand ami doublé de conseiller privé du chef de l’Etat du Cameroun que vous êtes et faiseur de ministres », expliqueètèil à Paul Biya. Et de poursuivre « Excellence monsieur le président, avec la peur dans le ventre, les pauvres Indiens finiront par verser des centaines de millions Fcfa au grand conseiller privé. La preuve de ces sommes perçues, les grands travaux entrepris par celuièci dans sa concession, je cite entre autres l’achat des véhicules d’occasion  qui jonchent sa cour, le terrassement entrepris dans sa concession qui a nécessité la mobilisation d’un engin à raison de 150 000 Fcfa/heure pendant 8 heures de travail par jour ; la construction d’un duplex à la cheftaine du quartier Golf et celle de deux restaurants à sa fille en face de la foire de Tsinga et son fils à Nkoabang… »




Traffic d’influence

Toujours selon le responsable administratif de Swashu, l'appétit venant en mangeant, le « grand ami » du président de la République tente un autre coup. « Une fois les sommes perçues épuisées, notre Rambo fera à nouveau appel à mes partenaires indiens et leur dira que vous, monsieur le président de la République, lui aviez confié la charge d'organiser votre campagne électorale pour 2010 et qu'à cet effet, les Indiens doivent lui verser 2 milliards Fcfa pour l'achat de 40 véhicules et qu'il a déjà passé la commande de ces véhicules, et que vous Excellence, comptez beaucoup sur les fonds générés par la commercialisation de cette ferraille pour gagner les élections de 2010 », explique Matthieu Ondigui. Joint au téléphone par Le Messager, le directeur général de la société Swashu, Sharma Pradeep, dans un français approximatif, marquera sa surprise : « Je n'ai même pas 200 000 Fcfa pour arranger ma voiture et vous me parlez de milliards ? Je n'ai jamais rêvé de cette quantité d'argent. Je ne sais pas ce que les gens viennent vous raconter ». Tout comme le principal accusé qui, joint au téléphone, a déclaré qu'il n'avait rien à expliquer à un journaliste. « Les Indiens sont mes amis depuis près de 40 ans. Allez à la société Swashu et après, vous pourrez venir me voir plus sereinement. Les élections arrivent et on va vous manipuler n'importe comment. D'ailleurs, tout ce que vous dites n'est pas fondé, c'est faux », aètèil déclaré.

Faut-il le rappeler, la société Swashu a été qualifiée pour les travaux d'enlèvement des épaves de navires au PAD. Une convention a été signée à cet effet entre cette société, le PAD et le ministre des Transports le 23 décembre 2008. Les travaux qui devaient commencer le 17 mars 2009, ne commenceront qu'en juillet 2009 à cause des  « lenteurs administratives ». Par note de service n°00282, le ministre de l'Industrie, des mines, et du développement technologique donnera une autorisation à titre exceptionnel pour l'exportation des 128 100 tonnes de ferraille et de déchets métalliques. Une fois ces épaves enlevées, le quai du port de Douala devrait être fluide, et la navigation dans cet espace maritime plus aisée. En attendant l'arbitrage du chef de l'Etat, les activités de la société Swashu, à en croire son responsable administratif, sont arrêtées. Ce qui retarde l'emploi de la centaine de personnel pressenti et les caisses de l'Etat qui attendent désespérément les taxes et autres droits qui seront prélevés, toute la ferraille devant être exportée.



Et si le Président n'était pas au courant…

D'après les déclarations de Matthieu Ondigui, le mis en cause dans cette affaire utiliserait le nom Paul Biya comme paravent pour assouvir ses basses besognes. Finalement, qui est ami personnel du chef de l'Etat ou son conseiller ? Peutèêtre que le chef de l'Etat va cette foisèci démanteler le réseau de trafic d'influence qui s'est tissé autour de sa personne. L'affaire prend une autre tournure et l'accusateur devient l'accusé. Matthieu Ondigui déclare qu'une plainte a été déposée contre lui à la gendarmerie à Yaoundé. Celleèci indiquerait qu'il a volé deux épaves de navires qu'il a vendues en Guinée Equatoriale. On l'aurait déjà convoqué pour des enquêtes. S'achemineètèon vers un dilatoire pour freiner la procédure d'enquête qui serait déclenchée par les services secrets ? Comment peutèon imaginer un individu voler deux épaves de navires et les vendre à un pays voisin à l'insu de tous les services de sécurité et les gardes côtes ? Dans tous les cas, le président Paul Biya devrait prendre des dispositions pour que son image soit moins ternie au point d'être impliqué dans une histoire de tas de ferraille. Notre président ne mériteètèil pas mieux ? En attendant de voir le dénouement de cette autre histoire qui implique le chef de l'Etat, Matthieu Ondigui déclare ne plus être en sécurité, les menaces venant de toutes parts. Plusieurs manœuvres seraient en cours pour préparer d'éventuels rebondissements, apprendètèon de dernière minute.




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