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Cameroun : Pénurie d’eau à Yaoundé
(04/02/2010)
Depuis trois semaines, plusieurs quartiers de la capitale camerounaise sont mis au régime sec. Les populations recourent à la débrouillardise pour l'approvisionnement en eau.
Par Rédaction Bonaberi.com (Michel Ange Nga)

« Dès 5h chaque matin, nous ouvrons la porte de notre concession à nos voisins afin qu'ils aient accès à notre puits d'eau », dit Stéphane Dassié, un habitant du quartier Emana. Bien qu’il soit déjà 9h, ce 4 février 2010, des dizaines de personnes font encore la queue devant le puits d’eau de la famille Dassié. En fait, depuis la mi-janvier, plusieurs quartiers de la capitale sont régulièrement privés d’eau.

Lorsque l’eau coule au quartier Emana et dans bien d’autres quartiers de la ville, « c’est entre trois et quatre heures du matin », explique Stéphane Dassié. Toutefois, la pression est tellement basse que les populations logées en hauteur n’ont pas le bonheur de voir leurs robinets couler. La solution la plus courante est alors l’approvisionnement dans un puits d’eau et la quête s’achève parfois par une bagarre. « Pour ne pas arriver à l’école en retard, nous sommes obligés de tout faire pour puiser l’eau avant les autres », explique par exemple Christian Ndatchi, élève au collège Adventiste de Yaoundé, qui justifie ainsi les échanges de coups de poings.

La famille Dassié, elle, utilise l’eau du puits uniquement, pour les besoins ménagers. « Pour ce qui est de l'eau à boire, nous transportons des récipients dans notre voiture pour nous approvisionner en eau potable au quartier Nlonkak. » explique Stéphane Dassié. La famille Foka a également adopté la solution qui consiste à faire le tour de la ville pour trouver un robinet qui coule. Chaque jour, l’un des fils de la maison cherche le précieux liquide soit dans un service public, soit dans une borne fontaine payante.

Les familles démunies, quant à elles trouvent d'autres subterfuges pour rendre l’eau du puits potable. L'utilisation de l'eau de javel ou des filtres, l'ébullition et bien d’autres astuces font plus que jamais recette dans les chaumières. Le but étant d'éviter de contracter quelques maladies liées à la consommation d'une eau de mauvaise qualité.


Face à ce problème qui commence à prendre de l'ampleur, les responsables de la Camerounaise des eaux (Cde), la société qui s'occupe du traitement, du transport et de la commercialisation de l'eau, sont sortis de leur mimétisme. Ils indexent le vieillissement des infrastructures, dont la capacité de traitement est en deçà de la demande du marché. Selon Joseph Kenmogne, le responsable de la distribution et de la maintenance à la direction régionale de Yaoundé, « pour que toutes les populations puissent être servies, nous avons besoin de 160.000 mètres cubes par jour. La station de traitement de Mbalmayo ne peut produire que 100.000 mètres cubes d’eau, ce qui correspond à une couverture de 70% seulement des besoins de la ville. (…). Le débit du Nyong, d’où la Cde capte l’eau pour son usine de traitement de Mbalmayo, est très bas. Ce qui fait davantage baisser de 7 à 10% nos capacités de production ».

Cette situation est aggravée par l'explosion démographique qu'a connue la ville de Yaoundé ces dernières années. La sortie de la Cde est un dédouanement au fil blanc, qui renvoie derechef la résolution de ce problème à la « Cameroon water utilities corporation » (Camwater), la société de patrimoine nationale, qui s'occupe de l'amélioration et de la maintenance des infrastructures de la Cde. Camwater aurait pris le problème au sérieux, en engageant des « mesures fortes », si on en croit les propos d'un responsable de la Cde.

Cette décision de lutter contre la carence en eau courante dans la ville de Yaoundé fait suite à une série de financement, sous la forme de prêt, obtenue par l'Etat camerounais, et mis à la disposition de Camwater. Le dernier en date, dont la signature a eu lieu le 21 janvier dernier, est de l'ordre de 66 milliards de Fcfa : un financement de l'Agence française de développement (Afd) et de la Banque européenne d'investissement (Bei). C'est en tout 260 milliards de Fcfa qu'a déjà reçu Camwater pour des résultats... insatisfaisants.


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