La nouvelle s’est
répandue comme une traînée de poudre lundi dernier. Une nouvelle que tout le
monde dans le voisinage du camp du 21ème bataillon blindé de reconnaissance
(Bbr) redoutait. Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, les militaires de ce
camp ont violenté et intimidé les habitants de Nylon. Battant et brutalisant
tout le monde sur leur passage. «Ils ont commencé au marché Dakar jusqu’à Nylon.
Ils brutalisaient tous ceux qu’ils rencontraient sur leur passage. Avec ou sans
pièce d’identité, vous étiez copieusement battus», raconte une victime, le
visage amoché. «Ils étaient plus d’une dizaine et ils nous ont promis de revenir
si jamais leur collègue venait à mourir», ajoute une autre victime. Ambiance
identique dimanche dernier, bien que la descente des militaires ait été moins
«fructueuse». Tout le monde était déjà aux aguets pendant le week-end dernier.
Cette vague de violence intervient suite à l’agression d’un militaire, dont
Mutations n’a pas pu avoir l’identité, dans la nuit de vendredi dernier, aux
environs de 23h, alors qu’il regagnait son domicile. Le malheureux militaire,
selon plusieurs sources concordantes, est dans un état critique dans un centre
hospitalier de Douala.
D’ailleurs, à en croire les témoignages des riverains, il aurait résisté aux
agresseurs qui voulaient s’emparer de ses biens au lieu dit «Pamplemousse», non
loin de l’hôpital de district de Nylon. Suite à l’altercation qui a suivi,
«l’homme en tenue a reçu un coup de poignard au niveau du ventre», a-t-on
appris. L’affaire va connaître un rebondissement dans la mi-journée de lundi
dernier. Une folle rumeur annonçait la mort du militaire grièvement blessé. Mais
au Bbr où le militaire était en fonction, le reporter de Mutations n’a pas pu
infirmer ou confirmer l’information. Cependant, cette incertitude n’a fait
qu’accroître la psychose au quartier Nylon où tous les habitants redoutent le
retour des militaires.
Ainsi, dès la tombée de la nuit de lundi à mardi dernier par exemple, toutes les
boutiques ont été fermées. Idem pour les autres commerces qui ouvraient tous les
soirs à l’instar des braiseuses de poisson, des cafétérias, des «tournes dos»,
les bars et ventes à emporter. Tout était fermé. Le quartier était calme. Sous
les chaumières, un sujet alimente les conversations : le «couvre-feu».
Heureusement, il n’en a rien été.
On se souvient qu’une situation identique s’était déroulée au quartier
Nkongmondo le 10 août dernier dans des conditions identiques. En riposte au
décès d’un de leur collègue au quartier New- Bell, les militaires avaient semé
la terreur jusqu’au quartier Nkongmondo. Cassant tout sur leur passage.
Malheureusement pour ces militaires, ils avaient fait face à la riposte musclée
des habitants de ce quartier.
Source : Mutations
|