Les sectes prolifèrent à Douala
Hôtel de ville de Douala à Bonanjo. Sur l’esplanade, devant la
bâtisse abritant les services de la communauté urbaine de Douala (Cud) et le
commissariat central numéro 1, se dresse une construction anodine, qui n’attire
pas particulièrement l’attention du visiteur. En forme de pyramide, cet objet
que le naïf considère comme un simple ornement, est pointé du doigt par les
initiés comme le symbole de la Franc-maçonnerie.
Selon des initiés, ce symbole d’origine maçonnique est aujourd’hui largement
utilisé par les Témoins de Jéhovah, “ qui manifestent un malin plaisir à insérer
dans leurs publications des images subliminales très explicites ”, selon un
commentaire du site Internet http://v.i.v.free./wt/occulte.html.
Dans le même
site, un maçon américain explique que “ les pyramides et les temples ont une
place particulière dans la franc-maçonnerie ”, car il est dit que ce sont des
maçons, tailleurs de pierres, qui ont construit le temple du roi Salomon. Et
puisque “ nous sommes des maçons, nous avons également une connexion aux temples
”, conclut-il. La pyramide serait en effet une représentation simplifiée du Temple, véritable
instrument d’initiation maçonnique. Selon les explications du site cité plus
haut, l’échelle des degrés maçonniques d’une structure double de type anglo
américain a, du côté gauche de l’échelle, les 33 marches correspondant aux
degrés du rite pour arriver à l’obtention du titre de chevalier templier. Le
côté droit de l’échelle a un escalier plus abrupt, avec des marches moins
nombreuses, qui aboutissent à l’obtention du degré de Knight templar. “ Il y a
donc dans les sociétés initiatiques divers chemins pour atteindre les mêmes
objectifs ”
Le rotary dans un jardin
Toujours au quartier administratif de Bonanjo, entre les services du Trésor et
la Chambre de commerce, l’emblème du Rotary club international est bien implanté
dans un jardin, au beau milieu d’un cercle qui orne le jardin et sert aussi de
place assise pour les nombreux usagers des deux services et du guichet unique du
commerce extérieur. Il s’agit d’une roue à engrenages de six rayons, 24 dents et
une rainure de clavetage. Selon les informations du site
http://www.loge-de-mer.com/INT/bb.htm, “
en 1923, l’actuelle roue d’engrenage…fut adoptée en une rainure de clavetage
ajoutée pour signifier que la roue travaillait et ne tournait pas à vide.
” Une description officielle de
l’emblème fut adoptée à la convention de 1929 à Dallas, bleu royal et or furent
choisis comme couleurs officielles du Rotary, et son drapeau officiel fut défini
comme un “ champ ” blanc avec la roue rotarienne emblasonnée en son centre. Cet
emblème porté comme insigne de boutonnière identifie les rotariens dans le monde
entier. ”
Dans la ville de Douala, ce n’est pas seulement en plein espace public que se
trouvent ce genre d’emblèmes. Il suffit d’être un peu curieux à l’entrée de
certains hôtels de la ville pour se rendre compte que ce logo et bien d’autres
sont bien en vue, placardés sur le battant ou bien en vue à l’intérieur. Bien
entendu, le commun des mortels qui passe et repasse à longueur de journée à coté
de ces signes, les touche même, ne sait pas de quoi il s’agit, encore moins à
quoi cela renvoie. En témoigne l’ignorance affichée par ces citoyens rencontrés
sous l’emblème. Ne reconnaissent ces signes que les membres du club. Et ces
derniers se doivent de répondre aux critères des quatre questions établies en
1932, à savoir : est-ce conforme à la vérité ?, est-ce loyal de part et d’autre
?, est-ce susceptible de stimuler la bonne volonté réciproque et de créer de
meilleures relations amicales ?, est-ce profitable à tous les intéressés ?
Effets pernicieux ?
Le constat de l’existence de ces emblèmes des sectes avait poussé Nasser
Kemajou, le président de l’Organisation des droits de l’homme et de la
protection des citoyens (Ocdph), à saisir les autorités administratives en date
du 31 octobre 2007. Il attire leur attention sur ce la prolifération des sectes,
et affirme qu’ “ il est temps que ce désordre qui réside dans la ville de Douala
cesse, il est temps que le pouvoir central attache de l’importance à cette
information qui nous semble dangereuse pour la sécurité et pour la paix
sociales. ” A l’en croire, ces différentes sectes en ville entraînent
inéluctablement des combats pour la conquête du territoire à contrôler, des
combats qui entraînent des conflits sociaux même à des échelles non imaginables.
Ces sectes trouveraient leurs comptes dans la masse, d’où leur présence massive
en ville.
“ Le phénomène sectaire paraît omniprésent, touche tous les milieux, et semble
répondre aux angoisses d’un monde déboussolé ”, constate une étude de la revue
Permanences, publiée sur le site Internet Ichtus. Ce site explique que “ le mot
secte vient du latin “ sequor ”, suivre. La secte suppose donc que l’adepte
abandonne le monde où il vivait pour suivre un guide, un gourou, qui détient
toute la vérité. Dans le langage religieux, le mot revêt un sens péjoratif : il
désigne un petit groupe sécessionniste, opposé à l’Eglise, regroupant des
disciples autour d’un maître hérétique. Dans le langage sociologique, il indique
un groupe de volontaires qui partagent la même croyance. ” Quel que soit le côté
par lequel on prend le mot, le dénominateur commun est l’existence d’un gourou,
un chef tout puissant, à l’autorité incontestable, qui fascine les adeptes. Et
c’est là que les dérives commencent.
De nos jours, dans la ville de Douala, l’existence des emblèmes est anodine,
puisque de prime abord ils ne nuisent à personne, contrairement à ces églises
éparses qui ont presque encerclé toute la population de Douala, et lui fait
subir tous les supplices nocturnes et diurnes, au nom de la prédication de la
Bonne Nouvelle ou des louanges au Seigneur. Et même la récente tentative du
ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) de
mettre de l’ordre dans la maison, semble avoir été un coup d’épée dans
l’eau…bénite des sectes.
Source : Le Messager
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