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Cameroun : Augustin Frédéric Kodock n'est plus
(26/10/2011)
Ancien révolutionnaire, opposant, allié au RDPC, Kodock aura de son jeune âge à sa mort virevolté entre plusieurs idéologies politiques. Retour sur le parcours de l'ancien ministre
Par Rédaction Bonaberi.com
Agustin Frédéric Kodock est décédé à 79 ans
Agustin Frédéric Kodock est décédé à 79 ans
Augustin Frédéric Kodock, secrétaire général de l’Union pour les populations du Cameroun (UPC) a rendu l’âme à 78 ans cette semaine à l’hôpital général de Yaoundé ; le décès aurait eu lieu dans la nuit du 23 et 24 Octobre, d’après le bureau politique du parti camerounais qui a confirmé la triste nouvelle.

Candidat à la présidentielle du 09 Octobre refoulé par Elecam, ce dernier avait vu son état de santé décliner ces derniers mois, et avait d’ailleurs été évacué en Afrique du Sud après une réunion du bureau politique le 30 Avril dernier, à en croire Cameroon Tribune.

Militant de l’Upc à ses plus jeunes heures, Augustin Frédéric Kodock a étudié à l’Ena – Ecole nationale d’administration – de Paris, avant de rejoindre le gouvernement au poste de secrétaire d’Etat aux finances en 1963. Un choix qui aurait été considéré comme de la compromission par Félix Moumié qui, bien qu’en exil, aurait décidé de sa mise au pilori.

Il continue ensuite au ministère de l’Administration territoriale, où il travaille pendant près de deux ans en tant que directeur d’études et litiges. Après l’aventure politique, Kodock se lance alors dans l’industrie, travaillant successivement à la BAD (Banque africaine de développement) puis à la Cameroon Airlines en tant que directeur général. Pendant ce temps, il est conseil technique du ministère des Finances.

Il fait un retour dans la politique active, acteur lors du congrès de création du RDPC à Bamenda en 1985. Pourtant, à l’avènement du multipartisme, il fait son retour à l’UPC où il est élu secrétaire général du parti au congrès de Nkongsamba en 1991. Lors des législatives qui suivent, l’UPC remporte 6 sièges et Kodock est élu député de la région du Nyong et Kelle, ainsi que président du groupe parlementaire de l’UPC.

A la date très importante de 1992, la première élection présidentielle multipartite au Cameroun, Kodock choisit de ne pas se présenter et de soutenir Paul Biya. Un choix qui, d’après les observateurs, n’était pas anodin de la part de Paul Biya qui souhaitait diviser l’UPC, parti emblématique des indépendances. Fiction ou réalité ? Toujours est-il que l’UPC se retrouve en effet morcelé : la faction de Kodock, dite modérée se sépare d’une faction plus radicale, dirigée par Ndeh Ntumazah.


Kodock est pour sa part nominé ministre de la planification et du développement régional le 27 Novembre 1992. Deux ans plus tard, il ira au ministère de l’agriculture. En 1997, il remporte le seul siège de l’UPC aux législatives et ne se présente pas aux présidentielles, mais est tout de même exclu du gouvernement. Quelques années plus tard, il participe à une manifestation contre l’organisme électoral qu’il considère comme n’étant pas impartial, une participation qui lui vaudra quelques heures de détention.

Il remporte en 2002 une nouvelle fois son siège à l’Assemblée avec 50,8%, ne devançant le RDPC que de peu. Il fait son retour dans le gouvernement au ministère de l’agriculture, et apporte son soutien à Paul Biya lors de l’élection de 2004. Il rejoint après le ministère de la planification en Décembre, qu’il quitte en 2007. D’après certains observateurs, sa mise à l’écart a été due à sa popularité qui n’était plus celle des années 90. Il perd quelques temps après son siège à l’Assemblée au profit du RDPC, lors d’une élection qui avait déjà été reprogrammée, la Cour Suprême ayant annulé la première pour causes de fraudes. Kodock refera une requête en annulation qui sera rejetée.

L’histoire d’Augustin Frédéric Kodock est résumable à une de ses citations, selon laquelle pour survivre, « l’homme doit s’accrocher à tout, même à un serpent ». Militant de la première heure à l’UPC, il a fait alliance avec le RDPC qu’il a soutenu lors de toutes les échéances présidentielles, pour lui tourner le dos après son exclusion du gouvernement. Un balancement a u gré du vent qui a sans doute contribué à désillusionner le peuple sur la légitimité de l’opposition.

Une attitude qui est pourtant explicable par les convictions de l’homme, qui ne croyait pas au multipartisme, mais à un état unitaire dirigé par un gouvernement d’union nationale ; il s’est notamment toujours opposé au fédéralisme, réclamé par la partie anglophone du Cameroun. Sa mort suit celle de Ndeh Ntumazah, leader d’une faction rivale de l’UPC. Avec ce décès, difficile d’imaginer l’UPC, qui a perdu sa popularité d’antan, rebondir dans le landerneau politique camerounais.


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