Philémon Yang
Sentiment de détermination ce mardi matin, au cours de la cérémonie de clôture de la 4e série des Conférences des points focaux du Conseil national de la route (Conaroute). Les participants, réunis depuis le 20 juillet 2015 dernier pour réfléchir notamment sur les problématiques liées aux travaux de construction, d’entretien, de préservation, de financement et d’usage des infrastructures routières, sont sortis avec des résolutions fortes.
Parmi celles-ci, une, portant sur l’avenir des populations situées sur les sites de construction des grands projets structurants. En effet, dans leurs résolutions, les points focaux du Conaroute souhaitent que désormais, les questions «relatives au paiement préalable des indemnités d’expropriation (se posent Ndlr.) avant le démarrage effectif de tout projet, ainsi que la maîtrise du contenu et des contours de la notion de «mieux-disant» qui est devenue au fil du temps un facteur bloquant».
Des résolutions qui trouvent leur origine dans les crises récurrentes observées lors du lancement de certains projets. Parmi ces crises, on cite le cas de Logbaba (mars 2012) et à Kribi, lorsque les familles sommées de déguerpir ont envahi le site de construction des Centrales à gaz de Logbaba et de Kribi ; à Mekin, Lom Pangar et Memve’ele, pour le déguerpissement des populations riveraines ; et à Kribi, sur le site de construction du Port en eaux profondes.
La dernière crise en date, qui remonte à juillet 2015, s’est déroulée à Lobo, dans l’arrondissement de la Lékié. Ici, les populations de quatre villages de l’arrondissement (Nkongmessa, Nkolmeyang, Tsek et Lobo), avaient investi le chantier de l’autoroute Yaoundé-Douala, pour protester contre la politique de déguerpissement et de dédommagement. Pour avoir une idée sur le coût des indemnisations à verser, Patrice Amba Salla, le ministre des Travaux publics, avait expliqué que pour les 10 premiers kilomètres du projet, l’Etat avait besoin d’1,34 milliards de Fcfa pour indemniser toutes les populations riveraines.
«Prime à la casse »
Prenant la parole au cours de cet événement, Louis Paul Motaze, le Secrétaire général des services du Premier ministère, a reconnu l’importance de cette recommandation qui non seulement, devrait permettre d’accélérer le démarrage des travaux, mais aussi, apporter plus de lisibilité dans la gestion de cet éternel problème. Au-delà de cet aspect, le Sg-Pm a annoncé que « Des dispositifs institutionnels et normatifs seront opérationnalisés, afin de prévenir les conséquences dommageables des délits d’initiés observés à l’occasion des opérations d’indemnisation des riverains ». Des délits d’initiés qui
Pour lutter contre l’insertion des noms fictifs dans les listes des personnes à déguerpir, l’arbitrage des autorités traditionnelles pourrait être sollicité. Mais ce point n’a pas fait l’unanimité. La neutralité des chefs traditionnels dans les délits d’initiés observés n’étant pas été prouvée, le Sg-Pm a souhaité une réflexion poussée sur cet aspect.
S’agissant des autres mesures, les points focaux du Conaroute ont souhaité le renforcement une harmonisation des normes techniques, notamment, le renforcement du contrôle technique des véhicules, le renouvellement du parc automobile des transporteurs, à travers l’instauration d’une «prime à la casse», et la réduction de l’âge d’importation des véhicules, pour ne citer que ces résolutions-là.
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