La Russie va fournir du matériel militaire au Cameroun dans le cadre de la lutte que le pays mène contre le groupe terroriste Boko-Haram dans la partie septentrionale. Après l’avoir annoncé au ministre des Relations extérieures jeudi 15 janvier 2015, l’ambassadeur de Russie au Cameroun, S.E. Nikolay Ratsiborinski, l’a réitéré au président de la République lors de l’audience qu’il lui a accordé le 16 janvier 2015. Selon son ambassadeur, il s’agit d’armements et systèmes «les plus sophistiqués» qui vont aider le pays à lutter contre le terrorisme.
Dans la déclaration faite à la presse au sortir de cette audience, l’ambassadeur a indiqué qu’il s’agit d’armements «de dernière génération», «les plus sophistiqués» ; d’équipements dans le cadre de l’artillerie ; de systèmes anti-aériens, transports blindés et de personnels. La Russie entend aussi former les militaires camerounais qui devront s’en servir. Une aide humanitaire pour les réfugiés et les déplacés internes sera également accordée au Cameroun, a-t-il ajouté.
L’aide russe qui continue à être attendue survient après la décision prise par le Tchad jeudi d’envoyer un contingent militaire au Cameroun et au Nigéria, pour lutter contre Boko-Haram. Parlant du contingent tchadien, il faut dire que la délégation des soldats tchadiens sont au Cameroun depuis bientôt 72h. Ces derniers ont déjà fait la reconnaissance du terrain avec l’aide de l’armée camerounaise déployé sur le front de la lutte contre Boko Haram. Le contingent tchadien constitué de plus de 2500 soldats de rangs des officiers supérieurs et des sous officiers sont arrivés au Cameroun avec leurs propres armes à bord des véhicules et des chars de guerre. Ils marquaient ainsi de manière pratique leur solidarité pour la lutte contre Boko Haram.
En dehors du Tchad et de la Russie, qui viennent répondre de manière favorable au cri de détresse du président Paul Biya appelant à l’aide de la communauté internationale en début du mois de janvier, l’Allemagne aussi s’est manifestée. Le 18 novembre 2014, le ministre de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o et l’ambassadeur d’Allemagne au Cameroun, le Dr. Klaus-Ludwig Keferstein, réceptionnaient 120 véhicules militaires mis à disposition du Cameroun par le pays de la chancelière Angela Merkel. On dirait que le discours du président paul Biya a sonné l’alerte puisque, la Commission de l’Union africaine a aussi affirmé en début de semaine qu’elle était disposée à «mobiliser l’appui international nécessaire au groupe de forces multinationales (Mntjf)), mandaté par les pays de la région pour combattre le groupe terroriste Boko Haram».
80 villageois enlevés
Quelques jours seulement après l’annonce de ces appuis multiples à l’armée camerounaise et de l’arrivée des soldats tchadiens sur le territoire camerounais, les membres de la secte Boko Haram qui sèment la terreur à la frontière du Cameroun et le Nigeria depuis plus d’un an déjà ont intensifié leur menace.
Après avoir égorgé à la fin de la semaine trois passagers d’un véhicule et fondu dans la nature avec leur véhicule en question, ces derniers ont pris en otage 80 personnes (hommes, femmes et enfants) dimanche 18 janvier 2015 dans les villages de Mabass et Makxy dans l’arrondissement de Mokolo département du Mayo-Tsanag).
Les deux villages ont été entièrement détruits et trois personnes ont été retrouvées mortes. Une attaque qui intervient quelques temps après la sévère menace du président de la république Paul Biya par Aboubacar Chekau le chef de Boko Haram. Cette nouvelle prise otage plus importante que les précédentes, porte à cinq le nombre de prise d’otage dans le triangle national depuis que l’insécurité se fait grandissante dans la région du septentrion.
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