Des expatriés ont été pris en otage par des pirates dans l'île de Bakassi.
Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 mars, des individus armés opérant à bord de trois pirogues ont attaqué un navire du secteur pétrolier en provenance du Nigeria. L’attaque qui s’est produite dans les plans d’eau, en territoire camerounais, dans la péninsule de Bakassi, s’est soldée par la capture de six personnes, toutes des expatriés.
Une source camerounaise travaillant pour Total exploration et production a indiqué que le bateau attaqué appartiendrait à la société Pecten. Le navire en question, a poursuivi notre source, avait à son bord des travailleurs du secteur du pétrole qui tentaient de se mettre à l’abri, suite à la recrudescence des violences et des enlèvements sur les plates-formes pétrolières dans la grande zone d’exploitation située à l’est du Nigeria.
Avant-hier, samedi, les forces de sécurité camerounaises ont confirmé qu’il y a bel et bien eu prise d’otages dans la zone de Bakassi, en précisant qu’aucun Camerounais ne faisait partie des captifs. Les autorités camerounaises n’en savent d’ailleurs pas davantage sur les nationalités et les identités de tous les captifs. Aussitôt après la survenance de la prise d’otages, les forces camerounaises ont pointé un doigt accusateur sur les Bakassi Freedom Fighters (Bff), qui s’étaient déjà signalés par une prise d’otages sur un bateau du groupe Bourbon, sous-traitant de Total E&P, en octobre 2008, dans les eaux camerounaises à Bakassi. Contacté, le chef des Bff, Ebi Dari, a d’abord reconnu que « cette prise d’otages était inévitable compte tenu de ce que nos revendications restent sans suite à Yaoundé ». Quelques heures après cette revendication implicite de l’attaque, le « commandant » Ebi Dari a plutôt affirmé qu’il savait où les otages sont détenus, mais que l’attaque avait été orchestrée par un groupe venu du Delta, au Nigeria.
Hier encore, les groupes extrémistes qui contrôlent les eaux du Delta du Niger où ils ont installé des réseaux d’extorsion de fonds aux pêcheurs et aux exploitants pétroliers ont continué de se rejeter la responsabilité dans le rapt de vendredi à samedi. Un des chefs des Bff a cependant affirmé que les personnes capturées avaient été conduites à New-Bakassi Local Government, bastion des ex - habitants du territoire camerounais de Bakassi recasés à cet endroit après les accords de Green Tree. Le Jour a tout juste appris que parmi les six otages, tous des expatriés blancs, se trouve un marin de nationalité ukrainienne.
Les ravisseurs qui seraient entrés en contact avec les autorités nigérianes n’ont donné aucune indication, ni sur les mobiles du rapt, ni sur une éventuelle demande de rançon. A Yaoundé, des officiels, aussi bien civils que militaires, ont travaillé toute la journée de samedi, pour cerner les preneurs d’otages, les localiser et entreprendre une action appropriée, a-t-on appris. « La situation est confuse pour l’instant. Une source à la gendarmerie nationale a soutenu que pour le moment, la sécurisation des plans d’eau est prioritaire parce que ces bandits peuvent frapper à nouveau ».
Source: Le Jour Quotidien
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